En ce matin de début décembre, le parc du château était recouvert d’un manteau blanc. Les feuilles des arbres étaient toutes tombées depuis plusieurs semaines déjà, désormais le ciel était clair, la pluie avait laissé place à de petits flocons blancs et le thermomètre était passé dans le négatif. A l’intérieur du château, les couloirs semblaient plus illuminés mais étaient également nettement moins bondés qu’à l’accoutumé.

Juliet était relativement pressée en ce début de matinée, son second cours de la matinée allait commencer d’une minute à l’autre si ce n’était pas déjà fait. Fichu cours de botanique ! Elle avait dû traverser le champ de bataille des premières et deuxièmes années, essayant d’éviter tant bien que mal les boules blanches et froides qui volaient d’un côté à l’autre du chemin. Ce n’était pas qu’elle n’aimait pas l’hiver, ce n’était pas non plus qu’elle n’aimait pas la neige, non. Juliet aimait plutôt bien la neige mais franchement, ces poussières n’était pas tombée au sol pour qu’on s’amuse à la ramasser et à la refaire tomber ! Quoi qu’il en soit, elle avait les cheveux tout mouillés à présent et détestait ça. La jeune fille secoua machinalement ses cheveux de sa main libre, tout en continuant d’avancer le plus rapidement possible en direction de la salle de DCFM. Un flot de troisièmes années passèrent de part et d’autre de la Serpentard. Puis, on lui rentra dedans. Prise par surprise, Juliet lâcha ses quatre livres, qui faillirent lui tomber sur les pieds. Elle leva enfin la tête, histoire de voir à qui elle avait à faire. Devant elle se tenait une silhouette grande et fine. Une jeune fille aux cheveux blonds lâchés, une Serdaigle. Ses yeux bleus fixaient Juliet, ce qui ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout.

- Mais pour qui tu te prends toi ?! lui lança-t-elle avec sa gentillesse désormais légendaire. Tu sais qui je suis ??

Cette dernière phrase était des plus prétentieuses, mais n’y voyez pas ici une façon de se mettre en avant, non. Miss Roosvelt voulait simplement lui mettre les points sur les i, à cette petite insolente. Elle avait tout à fait conscience qu’elle était plutôt populaire dans l’école, même si ce n’était pas vraiment pour de bonnes raisons. Pas du tout même. Il faut dire qu’elle connaissait le bureau des directeurs presque aussi bien que ses poches et qu’auprès de ses camarades, elle était plutôt réputée pour son caractère et sa vision très… personnelle de la vie. Juliet regardait la blonde droit dans les yeux, attendant des excuses. C'était bien la moindre des choses n'est-ce pas ? Elle ne demandait pas qu'elle s'agenouille, non, juste qu'elle s'excuse.