Tout avait bien commencé dans la vie de Kennedy. Elle aimait ses parents, et ceux-ci l’aimaient également plus que tout au monde. Ils la chérissaient, l’éduquait du mieux qu’ils pouvaient. Ils essayaient toujours de lui inculquer de bonnes valeurs morales et de la faire se sentir heureuse. Ils y arrivaient bien pour la plupart du temps. Mais c’était une simple enfant et ce n’était pas non plus tous les jours faciles. Elle n’était pas capricieuse, égoïste, ou trop gâtée. Mais, elle comprenait bien trop vite les choses pour son âge, elle était trop observatrice pour la petite gosse qu’elle était. Au départ, cela n’inquiéta pas ses géniteurs qui n’avaient rien à cacher, mais par la suite, ils s’en soucièrent beaucoup plus. Surtout son père, qui venait d’apprendre que sa femme le trompait. C’était un sorcier de sang-pur, il avait tourné le dos à sa famille pour elle, et pourtant, elle osait salir leur nom, leur honneur en allant retrouver un autre dès qu’il n’était pas là. Il ne le supporta pas et Kennedy, à peine âgée de huit petites années, comprit pourtant de suite ce que les ecchymoses fleurissants sur le visage de sa mère signifiait. Mais, elle garda le silence, préférant s’enfermer durant des heures dans sa chambre à lire, à écrire des petits textes ou à réfléchir. Car, oui, elle pouvait rester de longs moments sans bouger, allongée sur son lit, recroquevillée, prisonnière de son propre mutisme, à penser à tout et à rien. Parfois, elle pleurait, mais la plupart du temps, elle refusait de se laisser aller à son chagrin. Quelques fois également, Kennedy entendait son père crier sur sa mère, l’accusant d’horribles choses. Et elle ne pouvait rien faire d’autre dans ces cas-là que enfouir sa tête sous son oreiller pour essayer de refluer les bruits. Puis, tout doucement, tranquillement, elle parvenait à s’endormir.

Une fois, lorsqu’elle se réveilla, plus tôt qu’habituellement, dans les alentours de deux heures du matin, tiraillée par la soif, elle se glissa discrètement, silencieusement, hors de son lit et se dirigea vers la cuisine en quête d’un rafraîchissement. Elle se servit un verre d’eau, le bu et retourna dans le couloir pour prendre la direction de sa chambre. Mais le rai de lumière passant sous la porte de la salle de bain l’empêcha d’aller plus loin. Ce n’est pas sa curiosité qui l’attira jusqu’à la pièce, mais juste la lassitude. Pour elle, ce n’était rien d’autre qu’un oubli malencontreux de la part d’un de ses parents. Elle ouvrit la porte sans plus faire attention et ne s’attendant pas à trouver sous ses pieds un carrelage humide et glissant, entra sans prendre garde avant de glisser. Elle s’écroula sur le sol dans ce qui lui sembla une chute violente. Mais, tout le monde le sait ; les enfants exagèrent la plupart du temps. Par contre, Kennedy n’imagina rien de l’instant qui suivit. Lorsqu’elle se releva, elle vit enfin le macabre spectacle qui s’offrait à elle. La baignoire était pleine, débordante même. Le liquide translucide découlait du bain et alors qu’elle s’approchait, elle découvrit un corps sous la surface de l’eau. De longs cheveux blonds cendrés trempés, un corps dénudés et vide de souffle, des yeux bleus écarquillés… Sa mère semblait baigner dans la mort elle-même. Kennedy se souvient encore la terreur, l’effroi total et le sentiment de compréhension s’insufflant en elle, la glaçant de l’intérieur… En pleurs, elle avait essayé de sortir sa génitrice de la baignoire, mais ses maigres forces n’avait pas suffit. Elle avait dû aller réveiller son père, qui avait appelé les secours, qui, eux, avaient bien tenté de la réanimer, mais qui n’avait pas su le faire.

Depuis ce tragique jour, Kennedy avait dû vivre seule avec son père qui lui avait révélé la vérité sur le monde magique. Et bien que son imagination soit développée, elle avait eu du mal à le croire et il avait du lui faire une petite démonstration. Rien de bien grand, mais ça avait suffit à la convaincre. Elle était heureuse évidemment de savoir, qu’un jour, elle deviendrait une sorcière, mais elle était également effrayée. Son père avait un pouvoir dont elle ignorait l’existence jusqu’ici et cela la terrorisait. Elle savait qu’il avait frappé sa mère, sans utiliser de magie, alors que serait-il capable de faire avec ? Durant les trois ans où elle attendit d’être envoyée dans une école de magie, elle apprit certaines choses. Mais, pas uniquement des sorts. On lui révéla des informations sur son passé. Elle sut donc qu’elle avait été à l’origine de la toute première dispute de ses parents et qu’après, bien évidemment, les évènements s’étaient succédés, enchaînés. Apparemment, leur différent avait été son éducation, et non l‘adultère de sa mère. Le fait de savoir s’ils devaient lui révéler la magie ou pas. Son père avait clôt et gagné le débat à renfort de coups de poing. Sa mère, quand elle, avait, à un moment donné, craqué et elle s’était suicidé. Plus tard, lorsqu’elle avait reçu sa lettre de Poudlard, elle l’avait supplié de plutôt l’envoyer dans une école de magie en Amérique. Pourquoi ? Elle voulait juste s’éloigner de Mr James, le tyran. Il avait accepté, finalement. Et, durant quatre ans, tout s’était passé à merveille. Elle s’était fait des amis attachants, elle avait d’excellent résultats grâce à son sérieux et son assiduité, et plus elle apprenait, plus elle était heureuse. Elle ne rentrait chez elle qu’aux vacances de Noël et uniquement dans cette période. Sa peur envers son père diminuait donc peu à peu. Elle découvrait une nouvelle joie de vivre qui lui était inconnue jusque là. Elle faisait de grands projets pour son avenir et elle avait hâte de réaliser chacun d’eux. Elle aimait cette quotidienneté qui s'emparait de sa vie. Tout allait bien, son sourire était revenu. Jusqu’à qu’elle rencontre ce mec. C’était un jeune homme de son âge, de 16 ans, et il était incroyablement charismatique et séduisant. Elle était tombée sous son charme. Malheureusement, lui, c’était un manipulateur. En elle, il avait vu une nouvelle proie, une nouvelle source d’amusement. Il avait commencé à la harceler, la ridiculiser jusqu’à aller trop loin et la blesser. Se promenant dans le village moldu tout près de l’école, il l’avait acculé contre un mur et poussé. Une barre de ferraille rouillée avait transpercé son abdomen et c’était, justement, des moldus qui l’avaient retrouvé. Il avait réussi à la soigner mais elle en avait gardé une petite cicatrice sur la peau pâle du bas de son ventre. Après cet autre épisode qu’elle avait peu apprécié, elle avait demandé à son père de la rapatrier à Londres. Il avait accepté avec joie. Alors, voilà qu’elle se retrouvait pour sa sixième année, nouvelle à Poudlard, perdue dans une foule immense d’inconnus, cherchant à fuir son étrange et dérangeant passé, ainsi que son père violent. [/i]

Que dire de Kennedy ? Tout simplement, qu’elle est compliquée. Elle aime des choses qui diffèrent totalement, change souvent d’avis, d’opinions, mais pourtant, elle sait toujours ce qu’elle veut. Elle se fixe des objectifs à atteindre et est concentrée dessus tant qu’elle ne les a pas réalisés. La jeune fille a toujours été têtue et obstinée. Ce qui n’a pas le don de plaire à tout le monde, mais qui lui convient parfaitement. Elle est également de tempérament plutôt calme, doux. Elle aime le silence, elle le trouve reposant, mais pas seulement. Elle apprécie la solitude et les endroits qui la lui procurent. Que ce soit une splendide forêt ou un cimetière, cela ne la gêne pas, tant qu’elle est tranquille. Pourtant, malgré cette part d‘elle, Kennedy est joueuse. Elle aime les défis, et surtout les remporter. Elle est compétitive et passionnée même si elle peut vite devenir lasse ; elle adore plus que tout la nouveauté. Kennedy est le genre de fille qui paraît, au premier abord, froide, cruelle, superficielle et égocentrique. Alors que si on gratte un peu à la surface, c’est quelqu’un de souriant, d’adorable et de serviable qu’on trouve. Elle affectionne aider ce qu’elle considère comme ses amis, tout autant qu’elle peut venir en aide à ceux qu’elle ne connaît pas. C’est une fille très simple et pourtant si complexe. Elle ferait tout pour ses proches, mais étant lunatique et s’énervant vite, elle peut également, sans vraiment le vouloir, les blesser. Elle déteste ce côté d’elle. Ce qu’il faut savoir sur Kennedy, c’est également qu’elle ne donne pas facilement sa confiance. Son passée, son histoire, la rancune qui se trouve en elle, a fait qu’elle se méfie de tout. Son imagination, également sans borne, la rend d’autant plus vigilante et observatrice à ce qui se passe autour d’elle. Elle n’a pas peur de ce qui pourrait lui arriver, mais elle préfère éviter se retrouver en mauvaise posture. D’ailleurs, comme elle le pense souvent, sa plus grande et unique crainte est la fureur de son père. C’est une forme d’obsession, qui en vient à faire transformer son épouvantard en son géniteur ; c’est assez effrayant. Mais, pour oublier durant un court instant tout ses problèmes, elle pratique dès son retour chez les moldus, des sports extrêmes. Ou bien, elle essaye simplement de vaincre ses phobies à grand renfort de sensations fortes. Elle déteste avoir peur. Par exemple, étant claustrophobe, elle a un jour été exercé de la spéléologie pour exorciser cette frayeur. Enfin, à cause de son caractère difficile et son style peu commun, peu de personnes l’apprécient réellement. Et vice versa ; elle n’aime guère beaucoup de gens. Elle trouve le monde entier trop peu ouvert d’esprit, trop naïf. Ils jugent sans savoir et elle ne supporte pas cette manière. Kennedy est discrète et presque timide, alors, elle ne leur fera jamais remarquer, malgré sa franchise. Sauf si elle se met en colère. Dans ce cas-là, toute timidité s’envolera et elle leur dira tout ce qu’elle pense, espérant secrètement qu’ils lui répondent également franchement. Car, elle déteste le mensonge et les secrets, même si elle en garde une paire sur sa famille…

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