- Je suis né un 12 mars. Le 12 mars de l'année 90 dans cette fascinante ville qu'est Londres. Mes parents (un père moldu, une mère sorcière de sang mêlé) m'ont donné les prénoms d'Astile et Rory. Astile c'est une sorte de combinaison entre les deux prénoms de mes parents : Astoria et Basile. Rory était le prénom de mon grand-père, sorcier, décédé quelques semaines avant ma naissance. Je n'ai jamais eu de frère ou de sœur. Ce qui est assez rassurant Imaginez un peu quel autre prénom auraient pu inventer mes parents en mélangeant à nouveaux les leurs....
Mon appartenance au monde des sorciers me ne fut jamais caché bien que notre petite famille vivait dans le monde des moldus. Ma mère très fière d'être ce qu'elle était, aimait son monde sorcier, mais elle aimait tout autant celui des moldus. Personnellement, j'ai toujours été persuadé qu'elle préférait peut-être même plus vivre parmi ceux qui n’avaient pas de pouvoir. Ayant elle-même passé sa jeunesse avec les moldus, elle ne voulait pas se résoudre à l'idée de vivre rien qu'avec des sorciers. Elle disait qu'il y avait quelque chose d'éttoufant dans cette idée. Et dont au final, elle n'utilisait que très rarement ses pouvoirs. Ce qui fait que j'ai plutôt l'impression d'avoir été élevé comme n'importe quel moldus avec la seule particularité de savoir que la magie n'était pas une pure invention.
Mais bien que notre petite famille vivait le plus "normalement possible" comme le disait mon père, nous n'avions rien de la famille typiquement londonienne. Mon père était musicien dans un groupe de rock. Il n'était peut-être pas célèbre au niveau national ou mondial mais il parvenait tout de même à vivre de sa passion pour la musique en se produisant régulièrement dans la région. Quand les temps étaient vraiment difficiles financièrement, il donnait alors parfois des cours de guitare dans des écoles. Il en va s'en dire que j'étais son étudiant le plus assidu, le plus attentif et même le plus doué. Ma mère, quand à elle travaillait en tant que photographe et elle ne servait presque jamais de sa magie pour obtenir les clichés qu'elle désirait. C'est donc dans cet univers très artistique que je vécu les premières années de mon enfance.
Quand j'eus l'âge de 10 ans, mon père décéda d'une rupture d'anévrisme. Rien n'aurait pu empêcher cela même pas la magie de ma mère. C’est arrivait sans signe avant coureur, un matin alors qu'il sortait de la douche. Cette année là fut véritablement horrible. Pour me raccrocher au souvenir de mon père, je récupérai toutes ses guitares. Encore aujourd'hui je ne joue que sur celles qui lui avaient appartenu. Jamais je n'ai pu me résoudre à en racheter d'autres. J'aurais comme l'impression de trahir sa mémoire, alors je prends véritablement soin de celles que j'ai.
Il ne restait alors plus que ma mère et moi. Elle ne voulut pas déménager pour se rapprocher d'autres familles sorcières et y trouvait du soutien. Elle voulait continuer à vivre comme on l'avait toujours fait. Et puis mon pouvoir ne s'était encore jamais révélé. Ma mère n'était pas sure que je sois un sorcier moi aussi, alors elle ne voulait pas m'éloigner du monde des moldus, au cas où.... C'est à peine six mois avant ma première année à Poudlard que mes pouvoirs se réveillèrent. J'étais à vélo et comme toujours en véritable petit casse-cou, je roulais extrêmement vite, m'amusant à faire des dérapages à chaque virage que je prenais. Validement, j'avais ma guitare sur le dos et à un moment, je perdis le contrôle. Pendant ma chute, je n'eus même pas le réflex de me protéger le visage. La seule chose à laquelle je pensais c'était à mon instrument accroché à mes épaules. J’avais peur de l'abimer, mais il était à ce point, totalement impossible de retrouver l'équilibre. Une fois projeté au sol, la peau égratignée et brulée un peu partout, j'ouvris les yeux avec panique. Je ne sentais plus ma guitare. Je regardais partout autour de moi, craignant à chaque instant de la découvrir explosé en plusieurs morceaux... mais non. Elle flottait dans l'air comme suspendu à un fils invisible. Je m'empressai de la récupérer pour que personne ne remarque ça et je rentrai immédiatement chez moi pour annoncer tout ceci à ma mère. Elle fut très heureuse. Elle savait que je pourrais alors rejoindre l'école de Pourdlard si mes pouvoirs continueront de se manifester ainsi. Quand à moi ma joie était assez partagée. J’aimais le monde dans lequel je vivais. J’aimais être un simple moldus. J’avais peur de perdre cette autre magie qui constituait ma vie : celle de la musique. Je ne savais même pas si les sorcier avaient eux aussi des musiciens, si eux aussi la ressentait comme moi je la ressentais. ça m'effrayait de me dire que je devrais peut-être abandonner mes précieuses guitares. Et puis il y avait aussi ma mère. Sans moins elle se retrouverait toute seule. Pouvait-elle vivre seule?
Quand je pris le train pour Poudlard la première fois, j'avais vraiment de la peine tout en était excité. J'allais découvrir un monde quasiment inconnu pour moi, mais j'avais l'impression de laisser tomber ma mère. Et je détestais plus que tout ce sentiment que j'éprouvais.
Les premiers jours dans l’école furent assez étranges pour moi. J’avais la sensation d’être un touriste idiot à qui on devait tout expliquer. J’étais clairement largué par tout ce qui touchait à la magie - ce qui est assez contraignant dans un monde de sorciers. Mais je n’étais pas le seul, bien heureusement. Mais il y avait toujours quelqu’un pour nous expliquer les choses. En général on trouvait toujours un jeune ‘je sais tout’ qui se faisait un plaisir de nous expliquer en quoi on avait tord.
Je m’adaptais assez facilement au cours et aux règles de l'établissement. A vrai dire je n’avais pas l’impression d’être à l’école, mise à par pour les cours d’histoire de la magie qui ne me fascinaient pas tant que ça les premières
années. Ça ressemblait plus à de l'amusement pour moi à cette époque. En plus de découvrir tout un univers que je ne connaissais finalement que très peu, je me fis aussi beaucoup d’amis. La vie en internat avait ses charmes. A force de trainer avec mes camardes, je me liais beaucoup à eux, essentiellement avec les garçons de ma maison. Une fois dans les dortoirs, au lieu de gentiment dormir, on passait nos soirées, à déconner ensemble, faire les imbéciles, tenter des ballades nocturnes dans les couloirs du château. On se lançait de nombreux défis tout plus idiot les uns que les autres mais surtout tous plus marrants les uns que les autres. En général c'était à celui qui tenait le plus longtemps en dehors des dortoirs sans se faire remarquer ou à celui qui faisait le plus de bruit sans se faire repérer. Inutile de vous dire, qu’à cause de ses sorties, j’ai passé de nombreuses heures en retenus. Mais ça valait la peine. Toutes ces soirées, c’est probablement mes meilleurs moment dans le châteaux et grâce à cela il est quasiment impossible que je me perde dans le château aujourd'hui.
Des amis j’en eus donc beaucoup. Je n’étais pas trop du genre à m’isoler des autres. Plus je passais le temps avec des gens, mieux j’étais. Cependant il y a tout de même une personne avec qui j’avais plus d’affinités que d’autre. Dès ma première année, je fut inséparable de Jason Murray. Nous étions dans la même maison, dans la même année et il était né de parents moldus. Ce dernier détail fut l‘élément qui nous rapprocha le plus. Parfois quand le monde dans lequel j’avais grandi me manquait, je pouvais en parler avec lui. Je savais qu’il me comprenait. Tout comme moi, il était un mordu de musique et on passait le plus clair de notre temps à discuter des groupes de musique qu’on avait le temps de découvrir à chaque vacance. D’ailleurs lui aussi vivait à Londres, ce qui fait que même lorsque nous étions plus à Pourdlard, on passait le plus clair de notre temps ensemble. Certains pensaient même que nous étions frères. Il était par définition mon meilleur amis et c’est avec lui que j’ai fait mes plus grosses conneries dans le châteaux, on s’épaulait tout le temps. Ensemble on allait à la conquêtes des filles, on était tout simplement inséparable au grand malheur des professeurs. On s’arrangeait pour suivre les mêmes cours, et même après avoir passé les ASPICS, on choisit tous les deux de s’inscrire dans le cursus des arts magiques.
J’étais vraiment motivé pour ses études. J’avais hâte de retrouver le monde des moldus mais trois années en plus à Pourdlard ne me faisait pas peur. Et puis, étonnamment, il s’avérait que j’avais de grande facilité pour les études. Je n’avais pas besoin de beaucoup d’heure de travail pour obtenir des notes correctes, ce qui avait le don d’agacer certains de mes camarades. Cependant maintenant que j’ai commencé ma deuxième années UFR Art magique, je ne suis plus autant enthousiasme que je l’avais été l’année précédente. En l’espace de deux mois tellement de choses avaient changés.
Au cours de l’été dernier, Jason et moi nous avions programmé d’enchainer plusieurs festivals musicaux à travers l’Europe. Mais dès le premier, les choses dérapèrent. Pas mal de drogues circulaient. Jason en consomma beaucoup plus que moi, il en accepta de n’importe qui et elle le rendait incontrôlable. Il se mit véritablement à délirer, il disait absolument n’importe quoi et très vite, il annonça à qui voulait l’entendre qu’il était sorcier et qu’il pouvait voler. Il voulut faire une démonstration. Je faisais tout pour le retenir, mais il était bien plus fort que moi. Je n'arrivais pas à le retenir et il se jeta du haut d’une structure métallique mis en place sur le festival. Je me sentais si impuissant et dévasté. Les choses arrivèrent si vite et elles étaient si confuses que je n’avais même pas le temps de tenter un sortilège pour empêcher l'accident. Tout ce que je pus voir, c’est le corps de Jason s’écraser au sol.
Quand septembre approcha, je choisis de retourner à Poudlard. Je n’arrivais plus à vivre dans ce monde moldus tout en sachant que tous les projets que j’avais fais avec lui ne pourront jamais se réaliser. Je n’avais pas envi de rester dans ce monde où il était mort, dans ce monde qui l'avait tué. Et en même temps, c’était tellement étrange et déprimant de retourner à Poudlard sans lui.
En fait, je ne sais plus dans quel monde j’ai envi d’être, je ne sais même pas où je me sens le mieux. Toutes mes certitudes ont disparus avec mon meilleur ami. je ne suis plus que l’ombre de ce que j’étais. Je n’ai plus envi de rire, j’en ai plus la force. Je n'ai plus envi de faire le malin devant mes camarades. Les cours qui ont repris me déprime au plus au point. Tout le monde m’évite parce que je les fais fuir ou alors c’est tout simplement moi qui fuit tout le monde. Je suis là, à attendre que quelque chose arrive et me redonne une raison de recommencer à croire à quelque chose.