Des bas des hauts, il y en a partout
Mais des drames, il y en a surtout
Ici à Nottigham

Elle est partie !

Le temps était à l'orage ce soir-là à Nottigham, un de ces orages estivaux qui faisaient pleuvoir des trombes d'eau sur la ville. La nuit n'était pas encore tombée, mais le ciel, gris, était à l'image des yeux de l'homme qui venait d'entrer en trombe dans ce petit pub de la ville « Robin Hood & Cie », un cosy dans les bras. Les quelques clients présents sursautèrent, pas tant par la voix qui avait plutôt été un souffle douloureux, mais plus par le tableau apocalyptique qui se dessinait sous leurs yeux. L'homme était en fait un jeune homme, d'une vingtaine d'années. Son jean était délavé, son marcel complètement imbibé d'eau, et ses yeux, ses yeux étaient humides, eux aussi, mais le mauvais temps n'y était pour rien. Dans le couffin qu'il portait, une petite poupée de quelques mois à peine ouvrait de grands yeux sur ce nouvel endroit qui lui était totalement inconnu. Il avança d'un pas, quasiment vacillant, et bientôt, deux mains fortes le saisirent de chaque côté, se plaçant au niveau de ses épaules pour le retenir, tandis que deux autres s'emparaient de la anse du couffin. Bientôt, il fut assis, et le cosy posé sur une chaise à côté de lui. Le serveur, qui avait fait un signe à son barman de père avait enlevé son tablier vert, pris quatre verres de whisky bien tassés et en avait fourré un dans les mains de Hank, qui semblait trop secoué pour savoir où était sa bouche. Ils restèrent là, silencieux, pendant un moment, avant qu'il ne se décide finalement à vider son verre d'une traite, et de reprendre, d'une voix brisée par le chagrin :

Angelica est partie … Tu déconnes, Hank ! Elle est juste allée faire un tour, prendre l'air, elle va revenir ... C'était le plus jeune qui venait de parler, Joansenn, pas encore vingt ans et des rêves plein la tête. L'autre secoua la tête en serrant les dents. Il savait que dans les yeux de Jo', leur histoire avait toujours tout eu d'un conte de fées, mais ce n'était pas une histoire pour les enfants. Non Jo', elle a laissé un mot. Elle … est partie. Elle ne veut plus d'Elle … ni de moi. La salope ! L'insulte avait fusé, en français s'il-vous-plaît des lèvres de Louis, correspondant d'hank, n'ayant pas encore pris le flegme anglais. Un peu trop emporté, Hank savait que son ami n'avait jamais apprécié la jeune femme, la trouvant trop légère. Il ne la voyait pas mère. Il avait raison. Tu n'aides pas là, Louis ..., assorti d'une main dans son dos, c'était Evan, son ami d'enfance. S'il avait un mauvais pressentiment à propos de la jeune femme, il n'en avait pas dit grand chose. Son ami était heureux. Avait été heureux. Là, il aurait tout donné pour lui dire sa façon de penser, mais ce n'était pas vraiment le moment. Tapant doucement dans son dos, il essayait de trouver quoi dire, mais c'était bien loin d'être évident. T'en fais pas va … ça va aller. Et comment ça pourrait aller ? Elle m'a laissé … seul … avec Elle. Seul ? Attends, là, on va se vexer. Mais ... Pas de mais. Tu crois qu'on va te laisser tomber ? On est tes potes, nous, et les mecs, c'est pour la vie. Enfin ... Ce que Jo' essaye de te dire, sans les sous-entendus gays, c'est que nous on est là pour toi. On va t'aider. Mais... et Elle ? Non, il ne parlait pas de façon compulsive de la salope qui venait de lui briser le coeur. Il parlait du petit bout de chou qui gazouillat gentiment dans son coin, et s'arrêta soudain, souriant à tous ses hommes dont elle était maintenant le centre de l'attention. Hank renifla, sans doute pour ne pas pleurer: Comment elle va faire … sans mère ? Un silence. Un profond silence pendant lequel le bébé les regarda avec ses grands yeux, sans faire un son, comme conscient de l'enjeu de ce qui se jouait. Et finalement, ce fut Evan qui brisa le silence: Elle aura quatre papas. Et un frère. Timy a son âge, à peu de chose près. Elle ne manquera de rien. Exact. Tu vas reprendre le boulot, au pire on se débrouille pour la garder, et on va lui apprendre la vie, à ta petite ! Exactement. Elle sera la fille la plus choyée du pays. Et Elle éclata de son rire poupin, avant de taper dans ses petites mains, comme si elle venait de comprendre. Touché, son père tendit les mains vers elle pour la prendre contre lui. Il était jeune, amoureux, il venait de se faire lâcher. Si ça n'avait pas été pour Elle, il se serait retrouvé bien seul au monde, à part ses potes … Mais il savait bien que, depuis qu'il avait eu ce petit être dans les bras, il avait commencé une autre histoire d'amour. Et celle-là durerait toute sa vie. Un sourire vint trembler sur ses lèvres, et il releva les yeux sur ses potes, ses frères, alors qu'Evan remplissait leurs verres. Les gars … j'vous aime.

Robin avec Petit Jean au bois se promènent,
Ils s'en vont le coeur content et devisent gaiment !

Rien à foutre, c'est ta faute tout ça ! N'importe quoi ! Elle, tu vas pas t'en tirer comme ça ! Et combien tu paries ? Tirant la langue, le bébé qui avait légèrement grandi courait, dévalant les escaliers du bar, toujours le même bon vieux bar où son sort avait été scellé. Derrière elle, la poursuivant, Timy, le même âge, quoique de quelques mois son aîné comme il aimait à le rappeler râlait, un morceau de tissu vert à la main. Ils déboulèrent tous les deux dans la salle, les clients ne sursautant même plus tant ils étaient habitués à voir ces deux-là se poursuivre toute la journée, tous les jours, quand ils n'étaient pas à l'école avec les autres enfants. Ils étaient rafraîchissants, du haut de leurs sept ans, et mettaient toujours un peu d'ambiance. Ils s'arrêtèrent dans un dérapage, manquant de se tomber dessus en faisant basculer un tabouret haut et finalement arrivèrent devant Evan, qui était maintenant le seul maître à bord, et qui les regardait en essayant de prendre un air sévère, mais s'amusant déjà de ce qui promettait d'être une bêtise des plus épiques qu'ils avaient fait: EVAAAAAN! Papa, c'est Elle qui a comm... C'est même pas vrai, c'est timy, parce que de toute façon il.. ... voulait absolument essayer mon costume alors que ... … de toute façon je joue Lady Mariane mais ... … elle a tiré et puis ... … il est trop stupide en plus il avait les mains sales ... … et paf, non mais elle est trop bête! Je le déteste ! Je la déteste ! Ils se stoppèrent, tous les deux, essoufflés, et croisèrent les bras, se toisant du regard, pendant qu'Evan essayait vraiment, vraiment de diminuer le sourire qui grandissait sur ses lèvres. Depuis que Mary, sa copine a lui, avait également quitté le paysage, ils formaient vraiment une grande famille, et c'était à lui qu'incombait bien souvent la tâche difficile d'arbitrer les conflits entre ces deux loustics. Même s'il fallait avouer que c'était plutôt amusant.

T'as pas le droit de dire que tu me détestes, c'est trop méchant ! Hey, tu viens de dire la même chose, patate ! C'est toi la patate, d'abord ! Et puis c'est pas des manières de parler à une dame, d'abord ! T'es pas une dame, t'es un ... Ohlah, doucement les jeunes ! Vous ne voyez pas que vous faites un peu trop de bruit ? Evan était sorti de derrière le bar et se tenait, campé sur ses deux pieds, les poings sur la taille, dans l'attitude du vrai grand méchant papa pas content. Les deux se calmèrent immédiatement et se mirent l'un à côté de l'autre, mains dans le dos, yeux baissés sur le sol, dans une attitude contrite. Il ne put pas tenir longtemps et finit par laisser échapper un sourire. Bon, Elle, tu as déchiré accidentellement le chapeau de Robin des Bois de Timy, c'est ça ? La petite hocha vigoureusement la tête, l'air penaud. Mais je m'en veux beaucoup ! Si je peux réparer ... A mon avis, il faudra quelques points de couture, on demandera à Jo' tout à l'heure. Montre moi ça Timy ? Le petit garçon tendit le bonnet à son père avant de tirer la langue à la petite fille qui lui fit une grimace, avant de lui tirer doucement sur la manche. Elle posa sa main contre son oreille pour lui murmurer: J'suis désolée Tim' … pour du vrai du vrai, juré ! Et c'était la vérité. Elle n'avait que voulu jouer et s'était laissée emporter par le mouvement. De ses petits yeux noisettes brillants, Elle implorait le pardon de son ami, qui, elle l'espérait, ne serait pas long à venir. Avec les quatre hommes piliers de sa vie, il était le centre de son univers. Et même si leurs disputes étaient fréquentes, il n'en restait pas moins qu'elles ne duraient jamais très longtemps, au final. Il finit par hocher la tête doucement, pour lui faire comprendre que ce n'était pas grave. Ravie, elle glissa sa main dans la sienne, et se tourna vers Evan, se mordillant la lèvre, attendant le verdict. Et ils trouvèrent le barman perplexe, tenant à la main un chapeau … impeccable. Ses yeux se posèrent sur les deux à la fois. Se resserrant soudain, un peu effrayés, ils furent soulagés en le voyant sourire. Les enfants … ce soir on fait la fête! Et ils savaient tous les deux ce que ça voulait dire. Sauf que ...

Tu as entendu sa Majesté, fais ce qu'on te dit, ver de terre !
Débarrasse le plancher.

Alors, Mistinguette, prête à faire tes premiers pas dans le Poudlard Express ? Debout sur le quai de la voix 9 ¾, Elle, encore un peu plus vieille, se força à arrêter de fixer le vide et à tourner un visage souriant vers son père, qui traînait sa malle. Respirant la fierté, il la prit dans ses bras et la serra fort contre lui. Elle se blottit contre lui un moment, fermant les yeux, avant de finalement se détacher de lui en rouspétant: Papa, s'il te plaît, j'ai plus huit ans ... Quoi, on te fait honte ? Et oui, ils étaient tous là, et se firent un plaisir de la serrer contre eux avec une force incommensurable, et en plus en disant des idioties très fort. Elle râlait pour la forme, mais en même temps, elle était tellement heureuse qu'ils soient ici … Alors tu m'écris tous les jours, d'accord ? Et tu ne parles pas à des inconnus, même s'ils te proposent des friandises. Et surtout, tu dors avec un pyjama, on sait jamais. En arrivant devant Evan, son sourire forcé se fana un peu, et il le nota, en la serrant contre lui, il murmura à son oreille: Souris Lady Marianne. C'est un grand tournant dans ta vie. Ne te retiens pas pour Timy ... Timy. Timy qui n'était pas là. Non. Parce qu'un seul d'entre eux avait été responsable de la réparation miracle du chapeau ce jour-là. Un seul d'entre eux avait continué à faire des choses étranges à tout bout de champ. Et un seul d'entre eux avait reçu une lettre de Poudlard. Parce qu'un seul d'entre eux était un sorcier. Et, ce un seul, c'était une seul. C'était elle. C'était Elle. Cracmol était un mot immonde, et quand Timy avait compris qu'il s'appliquerait à lui, il l'avait mal, très mal vécu. Il ne lui avait pas dit au revoir. Et quand elle avait essayé de le voir, elle n'avait eu droit qu'à sa porte fermée. Ce qui devait être un jour de fête ne l'était donc plus tellement, et elle se sentait mal d'être là, sur le quai, avec leurs pères, alors que lui n'y était pas. Tous le savaient, mais tous se taisaient. Il fallait que ça reste la fête. Alors, elle fit ce qu'elle savait faire de mieux. Elle prit sa malle des mains de son père et leur tira à tous la langue. Mais ça suffit, les papas poules ! Tout ira bien ! Je vous dirai ce soir ! Si c'est Serpentard on t'aimera quand même, hein ! Le premier qui m'appelle Persiffleur ... En voiture tout le monde !! Dans un attroupement digne des All Blacks s'élançant pour mettre un essai, ils se précipitèrent soudain sur sa malle, l'attrapèrent au passage, et la mirent à la porte d'un compartiment. Embrassades, rires, dernières plaisanteries, la porte se refermait, et le train partait déjà ...

Soupirant, la petite fille décida de ne pas rester plantée dans le passage. Il fallait qu'elle se bouge. C'était Poudlard, elle en avait toujours rêvé. Et Timy ne pouvait pas rester fâché éternellement, ils s'entendaient trop bien pour ça. Ils avaient gravé leurs initiales dans le bois de l'arbre de Robin, dans la Forêt de Sherwood, pour dire qu'ils seraient toujours amis, comme les compagnons de Robin. Il ne pouvait pas rompre ce pacte. Forte de cette certitude, elle finit par attraper sa malle. Un garçon qui disait lui aussi au revoir à ses parents, un peu plus vieux, baissa les yeux vers elle: Hey toi, la mioche. C'est tous tes papas ? Genre … tu vis avec des tantes ? Dis donc, toi, tu parles encore une fois comme ça, et ça va être toi, la tante !Le garçon rit un peu, mais beaucoup moins quand la petite lui donna un coup bien placé. Cela servait de grandir avec des hommes, non mais. Sans autre forme de procès, elle rentra dans le compartiment voisin, dans lequel une fille de son âge, ne portant aucune couleur de maison venait de rentrer. Alors qu'elle tirait sa malle à l'intérieur, s'essuyait le front et finissait par s'asseoir en face, les pieds sur son bagage, la fille lui dt, le plus naturellement du monde. Désolée pour ça, yen a qui ont loupé la distribution des cerveaux de l'autre jour Oh ! C'est gentil, t'en fais pas pour ça. J'crois qu'ils ont pas fait assez de pub pour cette distribution, y en a beaucoup qui ont raté la date. Et c'était parti. Les deux petites filles firent rapidement connaissance. Astrid et Elle. Une histoire d'amitié qui aurait pu se finir à la répartition, quand l'une rejoignit les Aigles, et l'autre les Blaireaux, mais il n'en fut rien. Bien au contraire ...

Fariboles Robin, grimpe les murs du château !
Dis lui juste que tu es fou d'amour, et enlève-la selon les règles !

C'était l'été de ses quinze ans, et pourtant, Elle se sentait plus gamine que jamais. Après son retour en fanfare de Poudlard, où Timy, évidemment, comme tous les ans, ne s'était pas montré, malgré la bière coulant à flots, et la bonne ambiance, elle était passé deux ou trois fois au « Robin Hood and Cie » dans l'espoir de le voir, mais à chaque fois Evan l'avait regardé avec un air désolé en secouant la tête. Alors elle s'était enfuie, tout simplement. En robe blanche, elle courait dans la forêt de Sherwood, cherchant un endroit où se cacher, où se poser. Cinq ans, que cela durait, c'était beaucoup trop. Elle en finissait par passer certaines vacances au château pour ne pas revenir ici et se sentir mal à l'aise. Aucun de leurs pères ne prenait parti, ce qui était un soulagement. Mais en même temps, c'était tellement pesant … Elle lui avait écrit un milliard de lettres, elle avait essayé de lui parler, de lui courir après quand ils se voyaient, mais il était trop rapide pour elle. Elle aurait bien tenté la magie, mais déjà, elle n'avait pas le droit, et ensuite, elle ne voulait pas le blesser davantage. La situation la tuait, alors connement, elle était partie se trouver un coin où pleurer tranquillement dans la forêt. Avec tous les touristes qu'il y avait, ce n'était pas forcément évident, mais finalement, en s'enfonçant un peu, en déchirant un peu sa robe aussi, elle avait trouvé des buissons confortables où se laisser aller sans retenue, les bras autour d'elle. Il lui manquait. C'était un con. Il n'avait pas le droit de lui en vouloir parce qu'elle était sorcière et pas lui, elle n'avait pas choisi ! Et si elle avait pu, elle aurait partagé avec lui, sans le moindre souci. Parce qu'ils comptaient plus que ça, bon sang. Il avait menti. Leur promesse, sur l'arbre … Il était tard. Le soleil était en train de se coucher. Elle secoua la tête, et décida de se relever. Si ce n'était qu'un mensonge, cela ne pouvait pas rester gravé dans cet arbre millénaire qui ne saurait mentir. D'un pas décidé, elle retrouva le lieu, passant sous les barrières et faisant le tour. Les visiteurs étaient repartis, et c'était tant mieux. Elle contourna une dernière racine, et se retrouva en face des inscriptions. Leurs initiales, gravées à l'aide d'un caillou pointu qu'ils avaient passé un temps fou à chercher. Les larmes lui brûlaient les yeux, et elle fourragea sur le sol, jusqu'à trouver un caillou qui convienne. Puis, serrant les dents, elle le posa sur l'écorce, avant d'abattre la main, pour enlever toute cette partie. Mais son poignet fut soudain retenu et elle se retourna brusquement, brandissant le caillou.

Hey là ... Sa main retourna alors qu'elle reconnaissait sa voix, et la silhouette, dans le noir. Son coeur rata un battement, et elle était heureuse qu'il fasse si sombre. Au moins, il ne la voyait pas pleurer. Elle se retourna, sans dire un mot, et s'attaqua au pauvre arbre. Timy reprit son poignet, le tordant un peu brusquement pour qu'elle lâche et qu'elle le regarde: Elle … Arrête ! Qu'est-ce que tu fais ? Mon père m'a appris à ne pas dire de mensonges ! Et à ne pas en écrire non plus ! Elle voulut se dégager, mais il était vraiment plus grand qu'elle, maintenant, et plus fort, aussi. Il l'attira vers lui, alors qu'elle essayait de se dégager. Lâche-moi! Arrête de faire l'enfant, gronda-t-il. Moi je fais l'enfant? s'indigna-t-elle soudain. MOI je fais l'enfant ? Elle ... Attends, c'est toi qui ne m'adresses plus la parole depuis bientôt cinq ans parce que j'ai des pouvoirs magiques et pas toi ! Tu me blâmes pour un truc dont je ne suis pas responsable depuis tout ce temps, t'enfuyant, te détournant, et c'est MOI la gamine ? En plus je ne parle JAMAIS de Poudlard quand tu es dans le coin, mais ce n'est toujours pas suffisant. Je t'ai envoyé un million de lettres d'excuses, je t'ai supplié à travers ta porte fermée, je t'ai poursuivi dans la rue ... Elle ... Le seul gamin ici, c'est toi, Timy. Toi et toi seul, parce que tu ... Elle fut soudain stoppée en plein vol, par les lèvres de Timy venant arrêter les siennes, alors qu'il la plaquait contre le tronc de l'arbre. Surprise, elle oublia de parler, de respirer aussi, car quand il la relâcha, elle faillit tomber, et il dut la rattraper avant qu'elle ne finisse par terre. Il soupira longuement alors qu'elle essayait de reprendre ses esprits: Je suis désolé, Elle. Tu as raison, je ne suis qu'un abruti. J'aurais jamais du m'énerver après toi. Que ... Mais dans ma tête, c'était déjà tout tracé, tu vois ? Toi et moi, à Poudlard … on aurait été les rois du monde ! Timy ... Et quand tu es partie, c'est devenu réel. Que ça ne se passerait jamais comme ça. Je t'ai imaginé avec d'autres, t'amusant. Avec des garçons, surtout. Et ça m'a rendu fou. Timy ... J'suis jaloux, Elle. Parce que t'es plus seulement à moi. Alors c'est dur. Mais ... Relax. Je te fais pas une grande déclaration d'amour. Je sais que ça ravirait nos pères, mais je nous vois pas mariés ni rien. Tim' ... Je t'aime, à ma manière. Tu seras toujours ma Lady Marianne. Et ... Il ne put achever, se faisant couper la parole de la même façon qu'il l'avait coupée. Elle se sentit tomber dans l'herbe. Elle avait compris. Elle avait pardonné. Et elle aussi l'aimait. Pas de l'amour qui faisait vibrer Roméo et Juliette, il n'y avait pas de quoi écrire à la famille. Mais d'un amour étrange. Fraternel. Complice. Autre que ceux édictés par les principes. Alors quand elle sentit ses vêtements glisser, elle n'en fit pas un drame. Il était Robin, elle était Marianne. Ce soir. Et d'autres. Et c'était tout ce qui comptait.

Êtes vous prête Dame Gertrude ?
Et oui, votre dame d'honneur a cet honneur ...

Et là, tu vois, il m'a dit qu'il était pas prêt à s'engager parce que le Quidditch prenait déjà trop de temps, mais j'veux dire, ça prend dix minutes par jour, pas plus, et - passe-moi de la tarte - n'importe qui a le temps pour ça, c'est dingue les excuses que les gens inventent pour - mh, ch'pas mal - pas ch'invechtir, tu crois pas ? Une fin d'après-midi comme les autres, à Poudlard, deux jeunes filles qui étaient bien loin des petites filles qui s'étaient rencontrées en se liguant contre la connerie humaine, avec leurs uniformes identiques, étaient posées dans l'embrasure d'une fenêtre, un énorme sac en papier, gras par endroit entre elles. En pleine discussion. Mais en même temps, avaient-elles tellement changé ? Mis à part que la cravate de l'une était bleue, celle de l'autre jaune, et qu'elles avaient un peu plus de formes, elles s'entendaient toujours comme larrons en foire, et partageaient toujours autant le goût des bonnes choses. Et elles partageaient tous les moments qu'elles pouvaient, à parler, à manger, à faire de la merde, à parler sur les gens, à s'indigner pour les causes perdues (car oui, Astrid avait embrigadé son amie dans sa lutte), à prendre leurs cours en même temps, à réviser … Bref. La vie était belle, surtout quand on avait une complice de l'ampleur d'Astrid à ses côtés. Mais carrément ! Ce mec est un idiot, de toutes les manières, il regarde son reflet dans des petites cuillères, non mais sérieux - il reste des chouquettes ? - les mecs ça pue. Ou alors faudrait qu'on ait toutes un Timy à vie, et que ça suffise. Parche que ch'est cool mais ch'est pas achez quand même. Astrid avait déjà rencontré son « frère/meilleur ami/etunpeuplusqueça », et Elle ne démordait pas de l'idée que c'était le compromis parfait, sans l'amour, c'était vrai. Au moins, lui il ne dirait jamais non, même pour poser des affiches pour les logements des étudiants. Il ne disait JAMAIS non. Mais ce n'était pas le cas de tout le monde, et les deux jeunes filles continuèrent de se plaindre et de critiquer le genre humain, l'une en tentant de faire main basse sur les chouquettes, l'autre en testant les trucs les plus affreux qu'elles avaient embarqué avec elles:

Mouais, mais bon, che chui pas sure que - quoi ? non, touche pas - qu'est-ce que c'est que ce truc ? Ca a une drôle de couleur. Enfin, comme je disais à maman l'autre jour, d'ailleurs t'es invitée pour Nouvel An, mais c'est si t'as le courage d'affronter la clique, les gens ont vraiment pas de tripes, parce que l'autre jour, j'ai vu un chien, et non, laisse-m'en un peu ! Les gens devaient avoir mal à la tête, à essayer de les suivre, mais dans ces cas-là, elles étaient seules au monde. Ah ouais, c'est fluo la vache - Avec plaisir, et toi évidemment pour Pâques, j'crois que t'as tapé dans l'oeil d'un des joueurs de Louis -hey mais nan t'en as déjà mangé la moitié ! - cherche pas, de toute façon, c'est un problème de société, ou un truc du genre, enfin, c'est ce que le professeur Morgan dit - hey, mais t'es assise sur le nougat ! - il est tellement sex, lui d'ailleurs, c'est fou ... Oui, elles restaient des filles et parlaient de mecs aussi, ne pensant pas qu'à manger, même si très honnêtement, si des garçons passaient à ce moment là, elles n'avaient pas forcément l'air de sex symbols, tapissées qu'elles étaient de crème, de coulis de chocolat ayant malencontreusement dégouliné sur leurs vêtements. Je sais pas, je préfère son collègue, là, et putain, mais c'est dégueu, ce truc ! Mais mange pas ça, c'était le truc en mousse qui décorait le Paris Brest - de quel collègue tu parles ? T'façon on va pas de mettre à zieuter sur les profs, paye tes emmerdes. Les mecs de notre âge c'est décha achez complexche !

Ah, les garçons. Même pour elles, une source de discussion intarissable, même si aujourd'hui, Astrid semblait peu encline à en parler, et plutôt ferme sur le sujet: Je m'en fiche, je finirai bonne soeur. Ou j'épouserai un gobelin - tu sais qu'il paraît qu'ils sont très fidèles en amour ? C'est pas comme Toby, le type de quatrième année, paraît qu'il a un peu dérapé la semaine dernière à la soirée du club de bavboules. Ho, j'y pense, Amy voulait que je te dise qu'elle veut que tu la rejoignes après 22h heures pour demain soir, mais comme il faut d'abord qu'on passe dans la salle commune pour la soirée des neuvième année, peut-être qu'on devrait plutôt dire qu'on arrivera vers 23h ? A moins qu'on ne passe voir les 9eme années qu'après, et à ce moment-là ça nous laisse un moment libre entre la bibliothèque et le dîner avec les autres pour se préparer, mais je sais pas si on pourrait pas en profiter pour - Salut, tu vas bien ? Ah nan, mais Jésus Chraïst, pitiéééé ! Et les gobelins, c'est mort, trop vénal. Ptet ... Mais j'veux mon prince charmant, j'suis sûre qu'il y en a un, quelque part. On peut rêver nan? Mais Toby, en même temps, t'as vu ses cheveux ? Non mais franchement, et il parle comme un demeuré. Amy Amy Amy ... Non, laisse tombe,r on fait comme on a dit, en plus j'ai Quidditch avant, donc faudra absolument que je prenne une douche, et puis que tu m'aides pour mes cheveux, ils font tellement n'importe quoi, alors bon, mais j'irai la voir pour lui dire que ... - Hey, Marly, tu veux un ourson en chocolat ? La fille, une camarade d'Astrid de Serdaigle les regarda d'un air désapprobateur, avant de se mettre à rire et de leur piquer le sac: Vous n'êtes pas sérieuses les filles … Arrêtez de voler de la bouffe dans les cuisines ! Mais ! Astrid était déàj sur ses pieds, secouant sa jupe pour en faire tomber les miettes, déjà passée à autre chose. Bon, de toute façon, je dois y retourner, il faut encore envoyer un hibou à l'intervenante pour la conférence de la semaine prochaine, je sais pas encore qui ira la chercher à Pré-au-Lard. Elle ? T'en es ? Mais !insista Elle. Elle était plus portée sur la bouffe qu'Astrid visiblement, celle-ci avait son engagement pour contrecarrer, pas elle. Elle hocha la tête, abandonnant la partie: D'accord. Mais j'ai entraînement ce jour-là, donc faut que je négocie à le déplacer … ça doit pouvoir se faire. Et c'était reparti pour un tour !

Oudelali oudelali vraiment, quel beau jour …

Elle … ? Oui P'pa ?

Une fois n'était pas coutume, ils étaient chez eux, dans ce petit appartement qui ne payait pas de mine, mais qu'elle adorait. Elle était en train de faire sa malle pour retourner à Poudlard. Elle commençait enfin les choses sérieuses, à savoir son UFR Auror et DCFM. Elle avait voulu être Auror depuis des années, quand elle avait entendu son père dire que c'était les gens qu'il admirait le plus au monde. Sifflotant, elle savourait déjà la soirée qu'Evan avait préparée au bar, et la nuit qu'elle passait évidemment dans les draps de Timy. Les adultes, bien que édroutés dans un premier temps par leur arrangement, n'y avaient trouvé rien à redire étant donné que ni l'un ni l'autre n'en souffraient. Quand l'un ou l'autre avec un copain ou une copine pendant les vacances, ils ne couchaient pas ensemble. C'était sain, enfin, aussi sain que ce genre de relation pouvait l'être. Ça s'annonçait sympathique, comme d'habitude, et elle portait déjà le diadème, qu'elle était obligée de porter à chaque fois. Se retournant vers son paternel cependant, elle eut bien moins le coeur à la fête. Les sourcils froncés, assis dans le fauteuil, il jouait avec un morceau de papier. Elle le reconnaissait, ce papier. Elle l'avait vu le tripoter à peu près tout l'été. Elle s'était demandé ce que c'était, mais s'était finalement dit qu'il le lui dirait en temps et en heure si cela la concernait. Et visiblement, c'était le moment. Lâchant ses affaires, elle se dirigea vers lui, s'asseyant dans le fauteuil en face. Il avait eu l'air préoccupé tout l'été, et quand elle lui avait demandé deux ou trois fois si ça allait, il lui avait parlé de son travail, ou d'autre chose. Mais il n'avait visiblement pas joué franc jeu. Il soupira, se passant la main sur le visage. Il posa ses yeux sur elle, et finit par lâcher la bombe: Elle … Ta mère est passée.

Et la bombe lui explosa en plein visage. Elle ne dit rien, accusant le coup, mais ses mains tremblaient. Sa mère. La femme qui n'avait jamais fait partie du paysage. Elle n'avait jamais développé la haine qu'avaient parfois les enfants abandonnés par leurs parents, celle que Timy ressentait pour la sienne, peut-être parce qu'elle était partie plus tard. Elle l'avait simplement oubliée, rayée du paysage, comme si elle n'avait jamais existé pour elle. Elle avait quatre pères formidables, et ça lui avait toujours suffit. Quand il avait fallu trouver une femme pour parler, il y avait Astrid, même si elle n'était pas une experte, elle avait une mère, elle avait des notions, et c'était suffisant. Elle avait sans doute légèrement pâli car Hank s'avança vers elle, posant ses mains sur les siennes: Princesse … ça va ? Elle hocha la tête vigoureusement, même s'il n'y avait pas beaucoup de conviction dans ce geste au final. Il lui tendit le papier: Ce sont ses coordonnées qu'elle t'a laissées … Tu en fais ce que tu veux, elles sont à toi. Il se releva, chercha quelque chose à dire, puis finalement se détourna: Je te retrouve au pub ... P'pa ? Il se retourna. ça va ? Il demeura silencieux un moment. Bien sûr que ça va. Tu es la seule femme dont j'ai besoin au monde, Elle. Il se détourna pour partir. P'pa ? Il se retourna une nouvelle fois. Elle froissa le papier, et le laissa tomber à terre, avant de le rejoindre, et de glisser sa main dans la sienne: Tu es le seul parent dont j'ai besoin au monde. Un sourire franc se dessina sur les lèvres d'Hank, et il la serra contre lui. Mais, alors qu'Elle avançait, il prétexta d'avoir oublié quelque chose à la maison. Et il rentra, et glissa le papier dans la malle de sa fille. On ne savait jamais ...

Elle, tu l'aimes. Si fort … cément. Elle, c'est un petit bout de femme toujours souriant, toujours prête à plaisanter. Malicieuse, espiègle, la demoiselle est un rayon de soleil pour qui la côtoie, croise sa route ou simplement son regard. La vie est belle, dans son optique, même quand la pire des crasses vous tombe sur le coin du nez. Surtout dans ces cas-là, d'ailleurs, elle a forcément la phrase, la remarque, la plaisanterie, l'anecdote qui va faire passer la pilule. Peut-être pas pour les décès, mais pour les rages de dents (« mais si, je te jure qu'un oeuf de Pâques c'est super sexy, crois-moi, quand j'avais huit ans j'ai passé bien cinq minutes à en embrasser un parce que mon père me disait qu'il se transformerait peut-être en prince charmant »), les retards dans les devoirs (« ah, mais ça va aller, une retenue, c'est pas grand chose. Regarde, avec Astrid, la dernière fois, on a du laver tous les trophées à la brosse à dents. Franchement, c'était marrant, surtout quand tu vois tout ce que tu peux faire avec une brosse à dents. Et non, ce n'est pas nous qui l'avons mis dans les fesses de ce chat ! »), ou autres, elle maîtrise totalement. Quand elle a peur de faire un impair, elle se contente simplement de sourire, de taper dans le dos, de prendre dans les bras, de changer de sujet, de faire une clownerie pour rendre le sourire, ou de sortir un bonbon d'une de ses poches, parce qu'au final, le sucre, c'est la vie. Boute-en-train, mais à côté de l'hyperactivité de sa complice et meilleure amie, elle passe pour calme. Au final, elle n'est pas une très grande bavarde, même si elle ne refuse jamais une bonne discussion, ou de se joindre aux plaisanteries, et donc à parler trop si quelqu'un ne va pas bien. Mais son truc à Elle, c'est plutôt d'être dans la douceur, la gentillesse … tout dans la mesure, toujours. Un sourire vaut souvent mieux qu'un long discours, elle l'a appris il y a longtemps.

Elle, tu l'aimes … si t'es un prof. C'est sûr. Avec son air de fille gentille, qui sourit toujours, qui hoche la tête quand vous croisez son regard en cours, pour signifier qu'elle écoute et qu'elle vous suit, vous encourageant quasiment à continuer, posant les bonnes questions au bon moment, pas l'insupportable première de classe, juste la fille vraiment intéressée … on ne peut que l'adorer. Et ce n'est pas un calcul de sa part, bien au contraire. Quand elle sourit, elle le pense vraiment, elle s'intéresse à tout ce qu'elle fait. Parce que s'il y a une chose qui lui tient à coeur, ce sont ses études. Elle sait où elle veut aller (devenir Auror, pour rendre son père fier d'elle), et elle met tout son coeur dans son travail pour y parvenir. Issue d'un milieu plutôt modeste, elle se rend compte de la chance qu'elle a, et ne compte pas la gaspiller. Alors elle fait souvent plus que demandé, dépassant de ses parchemins, demandant du rab à certains professeurs sur des sujets qui l'intéressent. Et personne n'ose la traiter de fayotte, pas avec les étoiles qu'elle a dans les yeux, son regard de velours, ce sourire vertueux … Elle aime travailler. Elle aime apprendre, elle aime réussir, comprendre, et y arriver. Elle est curieuse, de tout, essaye de toucher à tout, pour ne surtout passer à côté de rien qui soit susceptible de la passionner, ou de lui servir. A tort ou à raison, quitte à se surcharger ? Mais elle arrive toujours à s'en sortir avec brio, alors … qui lui en voudrait ?

Elle l'a, elle l'a … ce je ne sais quoi … qui fait qu'on ne peut pas la haïr. Sauf si on la trouve niaise, ce qui arrive parfois, mais elle s'en moque. Elle ne cherche pas forcément à plaire, à ce que les gens l'aiment. Ceux qui la connaissent savent ce qu'elle vaut, et c'est l'essentiel. Et ceux-là voient au-delà de son air angélique, et de ses sucettes dont elle ne se sépare jamais. Ah, oui, précision d'importance: elle est com-plè-te-ment accro à ces sucreries. Elle en a toujours sur elle, et on la voit souvent avec une dans la bouche. Elle est incapable de s'en passer, et malheur à qui tenterait de l'en priver. Gourmande avérée, et s'assumant totalement, elle fait des raids réguliers dans les cuisines, ramenant des tonnes de pâtisseries en vrac, qu'elle mange le plus souvent accompagnée, s'en mettant partout sans aucune retenue. Parce que la gourmandise, au final, c'était le bien, surtout quand c'était aussi bon, et quand on n'en avait pas honte. Sans complexe, elle est capable de mordre à pleine bouche dans un hamburger alors qu'un beau mec la regarde. Nature, jusqu'au bout des ongles. Sa silhouette fine, pareil. Malgré les quantités incroyables de nourriture qu'elle engloutit, elle parvient à garder une ligne d'enfer. Un métabolisme sympathique, comme elle l'aime à le dire. Elle fait du Quidditch, aussi, par pure passion, pas spécialement pour brûler des calories. Mais pas de quoi écrire à la famille. Elle surprend, d'ailleurs, souvent, cramponnée à sa batte, à frapper de toutes ses (petites) forces dans les Cognards, toujours avec le sourire.

Et oui, parce qu'Elle, parfois, on dirait que c'est un peu Lui … Et oui, quand on a été élevée par un père célibataire, conseillé par ses meilleurs amis, l'un tenant un bar, l'autre garagiste, et un encore entraîneur de football, on partait avec un handicap dans la vie … ou une grande force au contraire. Parce que malgré toute la féminité qu'elle affiche, elle surprend parfois par un accès de masculinité. Le plus frappant étant sans doute le langage très fleuri dont elle peut faire preuve, jurant comme un vrai charretier à la moindre contrariété, en pinçant ses fines lèvres avec délicatesse. Ou encore réagissant au quart de tour aux blagues salaces des garçons, allant même jusqu'à les choquer, surenchérissant dans le double sens et les images évocatrices. Forcément. Elle assume ce côté un peu baroudeur qui est le sien, ne le sortant qu'en de rares occasions, mais toujours avec brio. Elle échrit son éducation, qui fut ce qu'elle fut, au final, un peu débridée, à être assise sur un comptoir à finir les bières de ces messieurs quand ils ne la regardaient pas, entendant leurs commentaires sur certaines demoiselles … Ceci étant dit, ils lui avaient toujours précisé une chose importante : on pouvait être sale, gras, quand on parlait comme ça, sans sentiments derrière. Mais toutes les femmes étaient des princesses. Et Elle avait toujours été traitée comme telle. Avec les garçons, de ce fait, elle est plutôt intransigeante sur ses fréquentations, et sur son niveau d'attente au niveau de ces messieurs. Pour lui plaire, il faut savoir être charmant, romantique, sans trop en faire cependant, poète, pourquoi pas, et surtout, éviter les blagues grasses à son égard avec ses amis. Car vous pouvez être sûr que si ça avait le malheur de lui revenir aux oreilles, ce serait un bye bye simple, assorti d'un magnifique coup de genou dans les noisettes. Parce qu'il ne fallait pas abuser non plus.

Alors, entre les quatre cent coups qu'elle fait toujours avec brio, en se dissimulant derrière sa façade de bonne élève, son engagement étudiant pour les causes perdues, son péché mignon grandissant, sa douceur naturelle, son indéniable masculinité et son intelligence … Elle, on l'adopte immédiatement, après, à voir si elle en fait de même … Elle n'est pas sauvage pour deux sous, plutôt facile à approcher. Pour l'apprivoiser et lui plaire, par contre, c'est une autre paire de manches. Balourds, hypocrites et profiteurs s'abstenir, elle a horreur des gens faux par-dessus tout, sans aucun doute. Pire que l'irrespect, pire que la roublardise, le mensonge, la dissimulation. Car on lui a toujours tout dit de façon très cash, et elle a tendance à faire de même, en l'enrobant de miel, toujours, mais quand elle a quelque chose à dire, on le sait assez rapidement. Alors les faux-semblants … très peu pour Elle. Le tour est quasiment fait, ne reste plus qu'à l'essayer … Et si tu veux m'essayer … c'est pas un problème !