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 Au Voisinage Des Choses [Junko]

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Message(ϟϟ) Sujet: Au Voisinage Des Choses [Junko] Au Voisinage Des Choses [Junko] EmptyMar 25 Oct - 18:55

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Au Voisinage Des Choses.





On ne sait rien de soi. On croit s’habituer à être soi, c’est le contraire. Plus le temps passe et moins on comprend qui est cette personne au nom de laquelle on dit et fait les choses. Ce n’est pas un problème, où est l’inconvénient de vivre la vie d’autrui à la lisière de soi ? Cela vaut peut être mieux ; sachez qui vous êtes et vous vous prendrez en grippe. Desmond en avait bien conscience et c’était peut être là le secret de sa liberté recouvrée. Ne pas se créer d’a priori, ne pas se conditionner en prétextant savoir de quoi l’on est capable…S’enivrer de l’inconnu, seule source élément miroir. Après tout qui peut se targuer de se connaître tant qu’il ne s’est pas confronté à l’imprévisible. S’assumer pleinement en toutes circonstances. Au quotidien évidemment, mais surtout dans les situations fâcheuses. Là seulement les attitudes étaient révélatrices. Ainsi, ne pas renier les gènes crochus qui s'imposent, être soi ; consentir à considérer autrui comme ignorant à jamais de ce qui couve aux abords de sa conscience, se gorger d'être autre et sans sombrer dans l'abusif, sans tendre vers l'ivresse d'une supériorité naturelle, évoluer en un monde où se dessinent de nouveaux rouages... Mais la mesure aussi comportait ses propres limites et il était inéluctable qu'un jour ou l'autre l'on verse ne serait ce que par curiosité, de l'autre coté de la balance...La sérénité se forgeait avec patience dans les coups de tonnerre de l’abstraction et des peines non pansées .Il s’agissait d’un apprentissage de longue haleine dont Desmond se contentait des rivages. Trop longtemps assagi par les attentes paternelles il tendait à redécouvrir ses entrailles voraces de carnassier.

Y'avait quelque chose de terrible dans le manque, un genre de vertige, comme un trou noir dans l'estomac que rien ne pouvait soulager, du genre coeur à vif. C'était plus terrible encore que le manque généré par l'absence parce que c'était l'embryon qui renvoyait à la cohorte de toutes les pertes... Cette chose c'était le manque de soi. Un truc qu'on s'enlevait parfois soi même, ou qu'on oubliait au fur et à mesure des jours, que l'on semait sur le chemin sans ne serait ce qu'initier un regard en arrière, ce truc qu'on savait même pas que c'était là. Et on s'en rendait compte toujours par inadvertance, une fois que c'était parti. Comme ce genre de bestiole qui vous habite, la puce qui gratte gratte, jusqu'à ce que ce tic devienne usuel et lorsqu’elle s’absente, enfin, on en vient à regretter cette présence indésirable au creux de l’épaule. Un matin, y'avait juste ce trou noir au fond du ventre, et ça faisait mal, comme si ça aspirait par l'intérieur le moindre souffle de vie qui aurait voulu s'échapper, comme si ça annihilait tout brin de folie. Un matin, on se retrouvait simplement castré. Et donc il y'avait ce quelque chose de vicieux dans le manque, en ce sens qu'il réveillait les souvenirs et remplissait la tête d'image. Il narguait en repassant le film de ce qui avait été perdu en route. Du genre tambouille de tout ces non dits qu’on se force à omettre quotidiennement pour inaltérablement aller de l'avant. Et vas y que ça bourdonne près de l'oreille, un chuchotement imperceptible « Regarde comme c'était bien! Tu sens comme ça fait mal ? ». Et donc il en avait était là ; à se prendre en pleine tronche le fait qu’il s’était oublié aux portes du confort du cadre. Non pas qu'il pleurait ce carcan sociétal qu'il avait en vain tenté d'intégrer, en pure perte, il n'avait jamais aimé les chemins imposés. Si son adn lui avait laissé le choix, peut être aurait il préféré s'absoudre en un quotidien morne de décrépitude, ou du moins se serait il satisfait de s'y complaire dans un semblant de bonne et due forme, cela pour mieux creuser son indépendance, gangrener ensuite ce système de manière imperceptible puisque déjà insinué jusqu'à la moelle. Oui nul doute que cette attitude de vipère aurait été sienne, mais voilà qu'il pressentait être investit de manière plus considérable dans le présent de par ce qui se déversait au plus profond de lui. Il avait fallu oublier, et la meilleure solution avait encore été de repartir d’un promontoire nouveau. Faut pas croire, il ne crachait pas sur ses décisions bien au contraire, le regret n’était plus un vocable qu’il userait dans cette nouvelle existence, seulement c'était tout un univers qui méritait d'être à nouveau appréhendé, et comme toute transition y'avait un stade où on réévaluait le passé duquel découlait l'instant présent...
Encore honteux le nouveau jour, pauvre jouisseur écartelé colportant la rumeur de son âme redécouverte, tête basse de s'être laissé ignorer si longtemps, venait à Des sans rien d'autre dans les bras qu'un peu d'enfant bouilli, d'innocence naine ; il lui tendait l’avorté, lui apportait du pas bien gras, du grelottant, du toc, ne lui soumettait que le passage oppressant des gens derrière la porte des souvenirs. Voila ce que donnerait à voir les jours à venir et leur pétasse d’astre solaire. Les fantômes du linceul de sa conscience. Comme un ivrogne au réveil, dans son lit entouré d'une ombre de sueur jaune et qui se dit, en regardant le plafond: j'aurais aimé ne jamais avoir eu de mémoire. Se taire, se taire et travailler à réinventer son histoire.

Mortelle usure que la fièvre des jours passés. Et comme l’âme s’épuise quand après trop d’émotions plus rien ne la distrait ! J’avais mis à profit la prérentrée et donc les ultimes heures précédant l’aube de mon nouveau statut de professeur pour rendre visite au mentor auprès duquel j’avais appris l’aisance de la Legilimencie. Si je me serais parfois lacéré volontiers les entrailles plutôt que de me retrouver sujet à ses étreintes psychiques éreintantes et douloureuses comme autant d’explosions distillant leur subtil poisons asphyxiant en vue de forger mes capacités d’Occlumens, je ne pouvais nier que je n’aurais pu vivre sans cette capacité à emprunter la grande roue des affres humains. Auprès d’eux, au plus intime des tempêtes d’autrui, je me savais vivant. Et sans même en avoir conscience, mon corps était parfois en manque de ces fulgurantes minutes ou mon intériorité était mise à mal par l’activité intrinsèque d’autrui. L’ennui profond qui gagnait les entrailles était d’avantage mortel pour moi que pour tout autre.

Les trophées de chasse et autres tableaux où s’accumulaient poussière et autres nids se déployaient en charognes le long des couloirs, bruyants par leur appel figé adressé au sol gercé par les innombrables passages. Et les canidés, debout, immenses et hostiles, ombres excroissantes qui gardaient les balustrades du perron, à l’ombre desquels mon souffle n’était qu’une brume convergeant vers leurs naseaux pour les secourir dans leur frigidité. Sur le palier mes crépuscules avaient tendance à perdre toute consistance dans cette atmosphère cotonneuse à veiller, alerte, le sommeil de mes semblables. Il y’avait quelque chose de magiquement suave à évoluer dans un monde noctambule lorsque ceux qui attendent le jour pour voir se permettent l’ellipse de ces heures. Les sens venaient tous secourir la vue, et les pores frémissant appréhendaient d’avantage le voisinage des choses. La conscience épousait le moindre atome, tout en devenait particules élémentaires, l’adrénaline d’être pris sur le fait en sourdine, comme l’héroïne qui se gorge d’un rayon lunaire. Silence et calligraphie de la tension sur les veines de la carne. J'en venais à converger vers un réel tangible, catalysant colères et frustrations qui ici se mêlaient en une informe alchimie, autant d'émotions anéanties au creux de l’ivresse de l’interdit, avant même qu'elles ne se révèlent. L’impétueuse bravade à rester suspendu entre terre et ciel dans l'espace surnaturel d'un bien être étrange. J’aurais pu rester des lustres dans cette posture, et puis me confondre dans le marbre, abandonnant mes vêtements pour toute preuve d’une éventuelle ex existence organique, mais j’avais ce soir l'ambition de me rafraichir sous la déferlante délectable de la douche.

Délicieuse ascèse en la salle de bain en une solitude certes factice mais plus que jamais crédible. Une de ces solitudes que l'on souhaite, bénéfique donc. De celle ou l'on se rassure en écoutant le monde expirer insidieusement...cette solitude de fin du monde, d'un temps indéfinissable, cette solitude emprunte de vigilance. Je me faisais mirador comme pour m'assurer que l'univers existait bel et bien, lorsque les autres fermaient les yeux. Cette solitude d'état des lieux, ou l'être après une introspection dédiée à relativiser sa condition se projette vers d'autres âmes. Ces traits d'union entre le réel et le biotope égocentrique voué à la décrépitude, ces intermédiaires qui conditionnent et permettent la notion même du “ je suis ”. Et ce soir ce “ je suis ” n'était en rien contaminé de la bile épaisse et putride de la réflexion. Là était aussi une clé de ce qu'il y'avait d'appréciable pour ma personne à errer alors même que les âmes étaient peu nombreuses.

Je n’avais pas de montre. Et je m’en foutais. Le temps était stupide et il m’énervait. Il n’y¬¬ avait pas d’heure, pas de minutes, rien. Pour seule témoin du cycle inéluctable, la nappe nébuleuse qui montait de la douche pour s'imposer petit à petit dans toute la pièce. C’étaient que des barrières tout ça, des foutues limites. Cette nuit, il n’y avait pas le temps, pas l’âge, pas les mots. Il n’y avait que le moment.

Un je ne sais quoi me laissais deviner que cette nuit serait encore longue à basculer chez Morphée, nuits après nuits, mon corps s'habituait doucement à côtoyer les démons de l'ombre de ces lieux. Je m’appropriais les recoins.
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Message(ϟϟ) Sujet: Re: Au Voisinage Des Choses [Junko] Au Voisinage Des Choses [Junko] EmptyMar 25 Oct - 22:46

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La connaissance de soi était une chose tout à fait relative. Connais-toi toi-même, disait un grand philosophe, sous-entendant sans nul doute « avant de prétendre connaître les autres ». Nul doute que s'il avait été un contemporain de Junko, il se serait évertué à le lui rabâcher encore et encore, persuadé au départ que cela allait fonctionner, avant de perdre en conviction, en force et sans doute d'abandonner, au final. Car Socrate était peut-être une tête de mule et avait sans nul doute un sacré caractère, mais il y avait fort à parier qu'il aurait baissé les armes face au phénomène Junko. Elle l'en aurait sans doute priée elle-même au bout d'un moment, lasse de ce moustique bourdonnant autour d'elle. Elle n'avait jamais été une grande fanatique des règlements et des ordres à suivre, et en plus, elle n'était que très peu (voire pas du tout) portée sur l'introspection. Son proverbe, elle n'en pensait aucun bien, et ne l'appliquait certainement pas; ou peu. Elle estimait se connaître suffisamment pour juger de ses propres réactions, de ses envies, de ses priorités, mais n'allait absolument pas chercher à creuser au plus profond de son âme pour en extraire son essence, sa vérité, ou toute autre fadaise du même acabit. Elle savait très bien qu'il n'était sans doute pas normal qu'elle ressente aussi peu de choses, en tous cas ce n'était pas le cas pour le commun des mortels. Mais cela ne l'alarmait pas pour autant. Elle était telle qu'elle était, que cela plaise ou pas ne lui faisait ni chaud, ni froid. Le reste ne regardait qu'elle, et as far as she was concerned, cela lui allait parfaitement. Elle se permettait donc, n'en déplaise à Socrate, de poser son regard scrutateur sur le monde qui l'entourait, sans concessions, et de se forger une opinion fondée sur la base de son jugement, qu'elle estimait sûr. Une fois encore, que l'on partage ce point de vue ou non n'était pas ses affaires.

C'était ce qu'elle faisait d'ailleurs comprendre à l'un de ses co-directeurs, Samaël, sans beaucoup de surprise, en ce début de soirée, jambes croisées sous son bureau, dardant son regard de glace sur lui. Cet homme lui était toujours antipathique, malgré une année écoulée à la tête de Poudlard en sa compagnie. Il ne supportait toujours pas l'idée qu'une femme, et surtout une femme de la trempe de Junko puisse avoir obtenu cette position simplement au mérite (d'ailleurs, il ne tarissait pas de sous-entendus peu classieux dans lesquels il évoquait de possibles entrevues sordides entre la femme et leur prédécesseur chose qui, en plus d'être tout bonnement vomitive rien que de l'imaginer, avec toute l'admiration qu'elle avait pour Dumbledore, était irrespectueuse au possible). Et, cerise sur le gâteau, l'idée que ladite femme puisse repousser ses avances, que lui, le mâle, le seul, le vrai, l'unique avait la bonté de lui faire, avec son passé de femme facile, de traînée, carrément, n'ayons pas peur des mots lui donnait visiblement des furoncles, ce qui devait être la cause de son air renfrogné ce soir-là. Ou peut-être était-ce simplement le sujet du conflit du soir, à savoir le « passe-droit » qu'elle donnait à une certaine Astrid, qui était devenue son interlocutrice privilégiée pour les problèmes de vie étudiante, passant dans son agenda avant tout président ou autre représentant à titre chichiteux. Et l'Auror se répandant donc en termes tels que « privilégiée », « féministe », « outrepasser ses droits », « cracher sur leur autorité », « respect de la hiérarchie » et autres bouffonneries qui manquèrent même de la faire rire. Attendez, non. Elle finit par éclater de rire, un rire cristallin qui éclata contre les murs de son bureau en des milliers de morceaux qui ricochèrent jusqu'à ce qu'elle posa une main fine sur ses lèvres en un geste d'excuse, et darde son regard d'acier qui démentait cet accès d'hilarité:

Mon cher, si depuis le temps vous n'avez pas compris que de telles pratiques n'avaient pas lieu quand j'intervenais, c'est que vous êtes encore plus piètre analyste que ce que je ne croyais. Cette demoiselle est la seule que j'ai envie d'entendre car elle est la seule à s'exprimer avec clarté et emphase, deux choses que je demande expressément quand il s'agit de la cause étudiante. Elle sait faire part des problèmes dans leur intégralité, sans omettre un seul détail ou sans être réductrice. Son franc parler nous fait gagner un temps précieux, et c'est pour cela que je m'entretiens toujours avec elle. Cela fait quasiment un an que c'est le cas, si cela ne vous convenait pas, il aurait été bon de vous manifester avant. De plus, vous êtes seul à vous plaindre et à jaser tel le coq dépossédé de son poulailler. Pour moi, l'absence d'Adonis ici avec les mêmes complaintes que vous signifie que vous êtes seul à tenir cette position, par conséquent, du fait de la majorité absolue, je vous demanderais de vous lever et de sortir, afin de me laisser profiter de ma soirée et de cesser de me faire perdre mon temps. Ah, et vous nous épargneriez tous les deux une nouvelle joute verbale en évitant de proposer que je la finisse en votre compagnie. Vous serez gentil, je suis un peu lasse ce soir ...

Il ne fut heureusement pas long à vider les lieux et à disparaître de sa vue, et Junko put se laisser aller contre le dossier de son fauteuil, laissant échapper un long soupir. Il avait bataillé encore un peu, bien évidemment, ne supportant pas cette réplique cinglante, mais que voulez-vous, il s'agissait d'un homme, machiste, doublé d'un Auror, persuadé qu'il était ce qu'il y avait de mieux sur Terre. On ne pouvait plus grand chose pour lui, et Junko avait depuis longtemps décidé que sa cause était perdue, et ne faisait pas énormément d'efforts, il fallait bien le dire. Quand il en ferait pour se montrer moins grossier, peut-être, mais pour l'instant elle était arrivée à saturation de ses manières de Dom Juan dominateur qu'il arborait à chaque fois qu'il lui parlait, qu'il la voyait ou simplement qu'il la croisait. Fatiguant. Fatiguée. Elle l'était. Se massant délicatement les tempes, elle jeta un coup d'oeil à son carnet du jour qui attendait qu'elle mette ses notes aux propres. Cependant, après cette entrevue, elle avait vraiment envie d'autre chose. Aussi commença-t-elle par se servir un verre de brandy, qu'elle sirota songeusement, assise sur son bureau, en regardant la lune apparaître dans sa fenêtre. Il était tard, sans nul doute, elle avait perdu la notion du temps, trop occupée à batailler contre son collègue. Elle pinça doucement les lèvres et déposa son verre vide devant son calepin. Elle allait se glisser sous une douche froide, et elle serait sans doute plus détendue après. Il était impressionnant de constater à quel point certains individus avaient le don de vous indisposer, même physiquement.

Un passage par ses appartements plus tard, elle prenait donc la direction des douches. La lune éclairant son visage et la robe blanche qu'elle portait ce soir-là donnaient des airs de revenante à la directrice. Silencieuse comme une ombre, elle nota que cette nuit-là, aucun étudiant ne semblait avoir enfreint le couvre-feu, puisqu'elle ne croisa pas âme qui vive jusqu'à la salle de bains. Cependant, sur le pas de la porte, le bruit de l'eau contre le marbre l'informa qu'elle n'était pas la seule à avoir eu envie d'une douche nocturne. Son regard se porta sur la cabine occupée, se demandant si elle allait demander qui était là. La probabilité que ce soit un élève était tout de même faible, ce genre d'excursion ne ressemblant guère aux véritables missions commandos qu'ils montaient parfois, usant de mille précautions pour éviter de se faire surprendre par une figure de l'autorité. Elle décida donc de ne rien en faire, il s'agissait sans nul doute d'un collègue, qui serait de toutes les manières parti avant elle, donc elle ne comptait pas s'en préoccuper le moins du monde. Passant devant la cabine, elle entra dans celle d'à côté, laissant glisser ses vêtements au sol et suspendant sa serviette à l'intérieur. Ses yeux se fermèrent alors que l'eau jaillissait, éclaboussant son corps. Divine sensation. Exactement ce qu'il lui fallait.
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Message(ϟϟ) Sujet: Re: Au Voisinage Des Choses [Junko] Au Voisinage Des Choses [Junko] EmptyJeu 27 Oct - 14:06

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L'humidité suintait de partout, poissait chaque objets et les vêtements qui en fripes domestiquées patientaient immobiles. J'avais l'impression de pourrir lentement comme une feuille de sous-bois à l'automne, s'absoudre en humus prolifique, n'être qu'un cataplasme saumâtre, condensé de toute la rage qui tapisse le monde comme pour mieux le recouvrir immuablement et de manière insoupçonnable. Fuir ces allures catalepsiques de garde à vous. Il faut avouer que j’y mettais une certaine complaisance, je glissais quasi délicieusement vers le non-être, acceptant que mon identité se résume désormais à n’être que l’intrus dans une atmosphère nébuleuse. Y’avait un air de liberté à occuper ainsi l’espace en temps qu’ectoplasme sans contrainte et sans échéance. Les gens ne comprenaient rien à la Liberté. Le temps, c’était un radeau pour les naufragés, pour ceux qui avaient peur de la grande mer. La Liberté – la vraie, c’était juste de vire. C’est tout. Les gens aurait du apprendre, justement, à vivre comme le vrai mot au lieu d’en inventer toujours de nouveaux.

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Raconter des histoires n'avait aucun intérêt: ça ne changeait pas notre image dans le miroir. Pour autant je m’étais toujours complu à en lire, parce qu’elles détournaient de la rigueur d’un présent vis à vis duquel j’avais longtemps était passif malgré moi. Il s'agissait peut être au fond d'échapper à la tyrannie du sens commun et aux influences méphitiques de ce courant de pensée né dans les registres des échéanciers pour nous matriculer. Ouais je sais, ce n’est pas un secret on ne gagne rien à s’indigner ainsi dans toute la sédentarisation de son âme, sinon à être gangrené par la putride atrabile de la fatalité. Nous éluderons donc ce sujet momentanément ou du moins en dévierons les fondements pour nous pencher sur ces téméraires qui écrivent car il y’a trop de silences coupables. Ou trop d’indicible qui se matérialise dans les sourires coupables de certains, trop de non dits, trop de sujets inabordés, ellipsés par des sources à l’accès quelque peu ardu. C’est dans cette catégorie n’ayant jamais compté de véritables habitués par trop de dissuasion extérieur ou par la nécessité requise de mettre son énergie à mener quelques quête de longue haleine sur le terrain, que je n’avais pas tardé à classer Thomas. Drosophile en quête du cadavre auquel elle n’accorderait la paix qu’une fois en avoir tiré la substantifique moelle, qui s’enhardissait à darder ses espérances sur une de ces quelconques âmes ministérielle en bonne voie de décomposition qui finirait bien par laisser choir quelque document à se mettre sous la dent. Il fallait bien que la détermination de quelques êtres indéfectiblement bornés demeure au milieu des ruines d’une information protocolaire et impersonnelle. C’était à cette époque où je m’étais rendu compte que plus rien n’était sacré et que par voie de conséquence tout se vendait à commencer par les hommes. Et en naïf être vivant j’avais bradé tout ce que j’étais à la volubilité d’une tisseuse de bonheur éphémère. Plus rien était sacré il n’y’avait plus d’éléments, seulement des modalités. Et il me semblait que le ciel me peignait un visage bien trop sévère. J’eus tôt fait de revoir mes impératifs et si j’avais été jusqu’alors spectateur des tourments de cette jeune femme qui remuait les consciences éteintes sur son passage, engendrant une considération véhémente et critique à son égard de la part de ceux qu’elle dérangeait, je lui servit sur un plateau ce qu’elle était venue chercher. Sans autre attente que de percevoir l’assemblage hétérogène de ces lieux communs dardant leur mines outrancières dans mon dos. J’étais soudainement désireux de faire voler l’envers des choses en éclats.

    Vous voilà sans doute mal remercié, un ouvrage contesté avec véhémence avant même sa sortie. Néanmoins, avec ma gratitude.


Sans même m’en rendre compte, j’en vins à poser mon pouls, quelques bières et ce que j’étais, sur le zinc. Il n’y’avait pas affluence en ce soir de baptême, la maison d’édition de Junko s’employait déjà à encaisser les avis mitigés justifiés par le seul désir de laisser ce bouquin et les vagues qu’il s’employait à entretenir dans les arrières boutiques. C’est là que nos âmes se jaugèrent avec la curiosité des désintéressés que nous semblions alors être. Dans l’inutile attente d’un présent que l’on désirait peut être un peu plus substantifique. On ne valait pas cher finalement, quelques bières…nos personnes faisaient seulement du bruit dans la poubelle à verre.

Il y’eut l’examen minutieux, impudent et sans concession de ta candide silhouette offerte à mes perceptions cannibales. Cannibales de ton être, domptées par le désir irrépressible de sinon posséder ces traits virginaux que tu arborais, en tout cas goûter la frustration à leurs rivages. Mes lèvres pincées en un rire sarcastique retenu, te déshabillèrent tandis qu’à ton tour ta conscience serpenta jusqu’à ma présence. Mon souffle qui s’accapare ton échine. Carpe Diem Il me souvient ce goût aigre d’une mer qui fond en bouche, celle que distillait ta peau brûlante, tes lèvres acides sur le drap plié en un passeport pour l'horizon Ton corps que je n’avais pas vraiment l’impression de saisir, quand je tendais la main s’envolait en hirondelles qui traînaient par la queue la lune pour l’emmener à l'autre bout de la peau. Là les yeux devinrent brûlants quand les doigts s'y enfoncent sans en attendre les mots interdits que tous prononcent. La jouissance hérétique qui ne se nourrissait en aucun cas des Je T’aime.
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L’astre lunaire profita d'une brèche entre les lattes du store qui agrémentait l'imposante fenêtre témoignant de l'histoire du bâtiment pour braquer un instant son projecteur opalescent sur le regard translucide d’Adriel. De l'ambiance feutrée desservie par un simple néon s’élevèrent vivement deux perles des plus inquiétantes. Le souvenir de ton odeur est facilement une offense, c’était un souvenir qui prend à l’intimité du corps ce qui lui reste de nuit. Un corps qui n'était peut être pas le tien mais qui partageait avec toi l’attribut des réminiscences occupait mon voisinage proche. J’avais la curiosité malsaine, mais n’allais pas non plus me risquer à jeter un œil plus investigateur, la silhouette qui se dessinait en ombre chinoise était bien plus fantasmatique qu’une quelconque certitude sur l’identité de ce corps. Il avait sa serviette nouée à la taille, en virginal éphèbe suggérant par quelconque diablerie le vice. Et il s’enhardissait à patienter, détaillant de son regard où se mêlaient l’ambiguïté de quelconque puits impénétrables et la lueur du gosse qui s’attend à être prit sur le fait, les reflets d’une peau satinée qui se laissait parfois entr’apercevoir. C’est un sourire mutin et un silence lourd d’attente qui guettait l'apparition.
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Message(ϟϟ) Sujet: Re: Au Voisinage Des Choses [Junko] Au Voisinage Des Choses [Junko] EmptyVen 28 Oct - 10:37

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Le ruissellement de l'eau sur la peau de Junko avait un goût de paradis. Chaque effleurement avait un goût de sensualité chaste, aussi étonnant cet oxymore puisse-t-il paraître. Chaque goutte était un vrai délice donc elle savourait la caresse, elle au avait renoncé aux autres en prenant ses fonctions de co-directrice, comme entrant au couvent et faisant voeu de chasteté afin de mener à bien sa tâche. Une décision qui avait été mûrement réfléchie, mais lui avait coûté, quoiqu'elle en dise à ses collègues masculins qui, bien souvent, la pressaient un peu trop (un en particulier, que l'on ne nommera pas, voire deux, en réalité), la provoquant et tentant de l'agacer pour la faire réagir, céder. Et bien que l'agacement fut depuis longtemps dépassé, pas une fois elle n'avait fait un pas de travers, pas une fois elle n'avait sombré dans son ancien vice, l'eau étant la seule amante qu'elle se connaissait depuis maintenant un an. Ayant profité de son carpe diem pendant des années, cela ne la dérangeait pas outre mesure. Elle avait vécu en des années ce que peu avaient la chance de connaître en une vie, même en plusieurs si tant était que cette chance leur fut donnée. Alors elle acceptait la frustration, la faisant sienne, une part d'elle comme une autre, la soignant à l'aide de remèdes efficace nommés bourbon, rhum, vodka, gin et autres douceurs qui amenaient à sa langue la saveur de ces jours perdus, sans nuire le moins du monde à son image ou à sa nouvelle ligne de conduite, qu'elle entendait scrupuleusement respecter. D'aucuns diraient que boire seyait bien moins à une dame que s'adonner au péché de chair. À ceux-ci, Junko se fendrait sans doute d'un grand sourire faussement chaleureux en les assassinant du regard et d'un simple: Est-ce que votre femme sait qu'elle a épousé le plus primaire machiste qui soit au monde, sans doute incapable de ce fait de la satisfaire totalement dans tous les aspects de son existence, et plus particulièrement dans ce lit où vous semblez vous complaire à la voir ? Soyez assurés que ce n'est de toute évidence pas réciproque. Elle choisissait le vice qui lui convenait le plus, celui qu'elle jugeait moindre. Elle ne s'enivrait plus comme avant, et ne le faisait qu'en la solitude la plus totale que lui offrait son bureau. Et elle ne s'en sortait pas si mal. Même si le simple contact de l'eau parvenait à la faire frissonner. Personne n'était parfait, après tout, et ele sans doute moins que les autres, elle le reconnaissait humblement.

Brisant la quiétude de ce moment de bien-être, le bruit de pas lui fit tendre l'oreille, et elle ouvrit les yeux, aux aguets. Il semblait effectivement qu'il s'agisse d'un collègue, quoiqu'à partir d'un certain âge, on ne pouvait guère différencier le pas d'un homme fait et d'un jeune homme inscrit dans un des UFR que proposait Poudlard. Sans plus se préoccuper du sujet, elle se détourna, terminant ses ablutions dans le silence le plus total. Mais le délice qu'elle avait pu ressentir était terni, terni par un elle-ne-savait-quoi d'étrange, partant d'un picotement au creux de sa nuque et se propageant dans l'intégralité de son corps. La sensation assez étrange que vous n'êtes pas seule ou que vous êtes observée. Fermant les yeux, elle tenta de se concentrer sur le jet d'eau, mais la sensation ne semblait vouloir disparaître. S'étant désintéressée des pas, elle ne savait pas s'il s'agissait simplement de la personne toujours dehors, en train de se changer, ou d'autre chose, ou simplement d'un effet de son imagination. Conjurer ses anciens démons dans cette salle de bains n'était sans doute pas la meilleure idée qu'elle ait eue ce jour-là, et ce malaise venait sans doute de là. Et pourtant … il ne voulait la quitter, moustique se rappelant régulièrement à son bon souvenir. Il y avait quelque chose de troublant dans cette sensation, comme une chaleur émanant d'un déjà-vu qu'elle n'aurait su attribuer à aucun de ses souvenirs, tant ce sentiments était diffus, l'eau s'élevant de son corps en une buée dense le masquant suffisamment pour en empêcher l'identification, mais pas assez pour qu'elle puisse s'en détourner. Finalement vaincu, lasse de se battre, la journée ayant été suffisamment longue, elle se décida à couper ce jet, passé de tortionnaire à bienfaiteur, et attrapa sa serviette dans laquelle elle se drapa, non sans s'être séchée auparavant. Il y avait bien une présence, de l'autre côté de la porte de cette douche, elle pouvait apercevoir l'ombre ternir le rai lumineux que l'on voyait habituellement au sol. Il fallait simplement espérer qu'il ne s'agissait pas de Samaël qui, ayant eu la même idée qu'elle et en étant venu à la conclusion qu'elle partageait ce lieu avec lui, l'attendait pour la relancer, s'appuyant même sur sa tenue pour dire que cela serait dommage de se vêtir de nouveau pour le reste de la nuit, ou toute autre fadaise du même acabit qu'il aurait le goût de lui servir. Elle n'avait pas envie d'être de nouveau confrontée à lui, bien trop lasse pour rester aimable (elle considérait en effet que malgré leurs différents et la manière quelque peu rêche, certes, avec laquelle elle le remettait en place, que cela restait de bon goût, et agréable, c'était dire ce à quoi il fallait s'attendre si elle perdait son calme). Retenant à grand peine un soupir, elle jugea que maintenir le suspens n'était d'aucune utilité et finit par ouvrir la porte et sortir. Pour tomber dans les yeux de ..

Desmond.

C'était pour le moins inattendu, mais cela n'avait jamais dérangé Junko, et revoir celui qui avait partagé une fois en passant son lit en pareille tenue ne lui fit ni chaud, ni froid. Ou tout du moins elle ne réagit pas comme une femme « normale » aurait réagi: rougissant, tentant de se cacher à l'aide du peu de tissu qu'elle avait sur elle, se demandant si le temps n'avait pas altéré ce corps qu'il avait frôlé, caressé, possédé. Ce n'était pas elle, tout ça. Elle se tenait simplement droite, et si son regard naviguait sur le corps de son collègue, il s'agissait plus d'un état des lieux que de toute autre chose, et elle mettait au défi quiconque de juger ses intentions comme étant autres. Desmond et elle, cela remontait à des années maintenant, alors qu'elle hantait le ministère de la magie anglaise pour glaner des informations sur le sort réserver aux dits « hybrides » pendant des années, pouvoir accéder aux registres, dénoncer certaines pratiques encore en cours (notamment en dénichant ce fameux dossier où étaient encore référencés tous les vampires, loups-garous, familles suspectées, etc). Il l'avait prodigieusement agacée au tout début, se contentant de la regarder batailler, de loin, avec un sourire suffisant, alors qu'il n'avait rien à faire là, la croisant alors qu'elle sortait du bureau de tel ou tel dignitaire, s'amusant de la voir revenir, le matin, posé dans un coin. Jusqu'à ce que finalement, il lui amène ce qu'elle avait bataillé pour obtenir jusqu'alors sans succès. Elle n'avait pas compris et n'avait pas posé de questions, jusqu'à ce qu'il vienne à la soirée de lancement de son ouvrage, déjà vivement critiqué. Qu'ils partagent un verre, se jaugent, et décident qu'ils étaient de la même trempe. Un Carpe Diem à toute épreuve, une sorte de vision autre de la vie, hors des sentiers dessinés par les gens bien pensants, même si cela semblait extrêmement nouveau pour lui, de ce qu'elle avait pu saisir de ce personnage, qui était resté au demeurant aussi mystérieux qu'elle. Des égaux, ç'avait été comme voir une partie de soi renvoyée par un miroir le temps d'une soirée, puis d'une nuit qu'ils avaient partagée. Il n'avait guère changé, et Junko put enfin coller un souvenir à la sensation qui s'était emparée d'elle sous le jet de la douche. Le croiser ici alors qu'il faisait visiblement tout pour l'éviter, ou en tous cas n'avait fait aucun effort pour la revoir après qu'elle l'ait contacté pour prendre ce poste était un coup assez ironique du sort, mais elle lui en savait gré. Elle détestait être intriguée par quelqu'un sans pouvoir l'examiner, sans pouvoir comprendre pourquoi son intérêt avait été éveillé, et c'était ce qui s'était produit lors de l'arrivée de cet homme. Maintenant, il ne pouvait guère se dérober, et cela était pour l'arranger.

Etrange endroit et étrange occasion pour des retrouvailles qui auraient pu se dérouler plus tôt. Il semble au moins qu'ainsi, tu ne puisses profiter de l'ombre pour te dérober.

Un ton neutre. Un regard d'acier. Elle n'avait guère changé.
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Message(ϟϟ) Sujet: Re: Au Voisinage Des Choses [Junko] Au Voisinage Des Choses [Junko] EmptySam 29 Oct - 11:03

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L’ombre d’une femme s’évanouit : ses contours deviennent visibles, ainsi que ses yeux clairs, brillants, acérés. Je me plaisais à contempler les lueurs de cette beauté que je m’étais refusé à déflorer de ses plus intimes souvenirs, ce bien que la démarche m’aurait été des plus aisée. En vérité je ne l’avais jamais véritablement connue, les minutes qui avaient côtoyé nos deux silhouettes sur les rivages de la compréhension avaient suffit à suggérer l’évidence de similitudes indicibles qui ne se nourrissaient aucunement des expectatives de jours nouveaux. Junko avait été de ces rencontres que l’on oublie aisément puisqu’elle était sans empreintes sur rien mais dont on se souvient sans effort puisqu’appréciable et sans attente. De ses souvenirs gratuits dont ne peuvent se targuer que ceux qui ont l’audace de ne pas refuser ce que les parques oublient entre les nœuds de votre existence ; ces possibles instants en dehors du temps et de l’espace. Je n’avais pas besoin de connaître son passé, je me contentais de son museau odieux de tête brûlée, à sa manière, pas une fois je ne m’étais mis ne serait ce qu’à extrapoler quand à son vécut, il y’avait bien d’avantage de jouissance à se borner à ce que je percevais de sa personne ; les échos qu’elle me renvoyait de moi même. Petit compte à rebours doré que j’avais laissé glisser entre mes doigts pour que s’y blottisse comme la rumeur d’un péché. Par la suite j’avais soûlé tous mes organes avec des femmes, leurs habits d’été, ces nus, ces odeurs humides, ces pores si facilement blessés, aisément à vif; j’avais abusé de leur compassion, de leur romantisme à ces doux machins à la fois tendres et vulgaires. J’avais épuisé leurs fantasmes, leur avais injecté ce doux parasite ; la désillusion. Oh oui, j’avais à mon tour jouit de leur attitude mièvrement maligne à me croire tributaire de leur parole et de leurs présences. Pour sûr que je l’étais, peut être plus que tout ce que j’avais bien voulu m’avouer, mais par cette démarche j’avais pour seule ferme intention de mieux rompre avec tout ce qu’elles avaient jusqu’alors représenté pour moi ; la promesse de responsabilités à tenir et le nécessité de perpétuer le sang… C’est par Junko que j’avais ouvert cette porte pied de nez. Et c’est par elle sans nul doute que j’avais fait mes premiers pas dans cette nouvelle existence.

J’avais appris à percevoir les êtres dépouillés de tout ce qui fait habituellement la personnalité humaine. Ces traits que l’on adopte sans savoir si il s’agit vraiment de ce que l’on est, de ce que l’on vaut. Le masque de la bonne figure, de la sympathie. Ou dans certain cas d’une assurance certaine, une attitude hautaine qui au final ne tenait pas bien longtemps dans des situations critiques. La nuit révélait les vrais visages… Je m’étais arrogé parfois le privilège suprême de faire choir ces façades courageuses et audacieuses… Je ne connaissais rien de la vie de toutes ces âmes incertaines qui croisaient ma route et pourtant, je n’avais pas besoin de plus d’une lune pour les cerner et à de très rares exceptions , en faire le tour. Dans le cas présent, je retrouvais les traits pragmatiques de Junko qui, quelque soi l’heure, se révélaient fidèles à eux même. Thomas n’avait pas besoin de peindre quelqu’émotion factice que ce soit pour arriver à ses fins, qui sait peut être était elle convaincue d’avoir assez de contenance pour encaisser toute rencontre inopportune ou non. Enfin, dans tous les cas j’étais à nouveau en face de sa silhouette, après m’être employé non pas à la fuir, disons plus raisonnablement à ne pas provoquer plus que de nécessaire nos carrefours. Exhalaisons placides qui avaient tout d'un romantisme vulgaire aurait jugé un éventuel spectateur extérieur, mais en réalité cela n’exprimait qu’une irrévocable fatalité. Car si je ne considérais la « directrice » (entre nous ce statut avait de quoi nourrir bien des fantasmes…MAIS cela était une autre histoire…) que dans les voies qu’elle m’avait ouvertes et ces jours qui voyaient nos présences se jauger à nouveau avec dans le corps le goût des réminiscences, sans avoir besoin de profiter de cette promiscuité pour en apprendre d’avantage sur elle, (parce que je craignais peut être que ce que j’aurais pu connaître avec de plus amples précisions dénature le tableau brumeux que j’avais de son être) je me doutais bien qu’il n’était pas dans ses « méthodes » d’engager quelqu'un à un poste de professeur sans avoir clarifié son parcours… Mécaniquement un fin sourire se dessina sur mes lèvres, l’affection s’échoue sur l’échancrure de mes lèvres, au profit d’un détestable échos glacial et impénétrable comme qui tire le rideau lorsque l’on en vient à aborder ce qui n’a pas lieu d’être.

De la raison à la déraison… Si la reconsidération de son quotidien l’avait assurément tiré in extrémis d’une névrose certaine, Desmond n’arrivait pas à se départir de ces relents d’humanité qu’il ne pouvait se résoudre à ignorer, dédiant ainsi sa capacité à ressasser un passé encore proche, à l’archipel de l’insomnie quotidienne. Peut être cette remise en question douloureuse se révélait expiatoire, témoignant de la présence d’ultimes festons d’un esprit sain ou mesuré. Du moins était ce rassurant à croire pour nos esprits. Parce que en vérité, il avait depuis un bout de temps prit conscience qu’il pouvait inférer sur son esprit. Et qu’est ce qui nous prouvait qu’il ne ravivait pas ce qui avait mis à bat son cœur justement volontairement, avec la perspective, certes masochiste mais plus qu’envisageable connaissant l’animal, de catalyser la nécrose des travers humains que cette expérience avait atrophié en lui ? Visiter les tréfonds de l’âme (je sais c’est une rengaine) pour mieux la dompter ou pour se noyer dans ce qu’elle avait de plus extrême, l’inconstance faisait de vous une arme indestabilisable. Si l’on pouvait bien lui accorder une constance en revanche, c’était cette capacité à ne prendre en compte que les secondes qui le trouvaient en vie ; qui sait à qu’elle fin les utilisait il. Junko ne tarderait pas à se rendre compte que l’homme qu’elle avait connu, frémissant d’excitation à l’aube de son nouveau chapitre existentiel, n’avait pas changé. Il était devenu simplement bien plus extrême…encore que pour s’en rendre compte il fallait éluder toute la subtile mesure qu’il s’enhardissait à afficher, non sans son cynisme habituel.

    Etrange endroit et étrange occasion pour des retrouvailles qui auraient pu se dérouler plus tôt. Il semble au moins qu'ainsi, tu ne puisses profiter de l'ombre pour te dérober.


L’astre lunaire profita d'une brèche entre les lattes du store qui agrémentait l'imposante fenêtre témoignant de l'histoire du bâtiment pour braquer un instant son projecteur opalescent sur le regard translucide d’Adriel. De l'ambiance feutrée desservie par un simple néon s’élevèrent vivement deux perles des plus inquiétantes. Carnassières ou émues face à cette donzelle qui tentait sans nul doute d’échapper à quelqu'individu qui aurait promis de lui tenir la grappe tout au long de la nuit ? Nul n’aurait su dire. Mais il n’était point difficile de lire ce que ce regard mettait à jour ; une hésitation sans véritable investissement entre en finir avec cette présence qui promettait de le préoccuper inutilement pour une issue qui demeurerait inchangée, ou s’amuser a prêter de la considération à ses propos. Car cela demeurrait un état de fait ; lui rappeller ce qu'il s'exercer à omettre avait légèrement tendance à le faire sortir de ses gonds, et rappeler à son esprit ce qu'il enfouissait plus ou moins profondément promettait de les ramener pour plusieurs heures sur le devant de la scène. Et à ce qu'il savait, y'avait aucune cellule psychologique livrée avec chaque esquisse de discussion ; très peu pour lui donc de prendre le risque de se retrouver à ruminer de longues heures durant lors même que le sujet serait à nouveau clos, verbalement parlant. Pour l’heure actuelle, évoquer son passé ne conduisait Desmond que sur les voies du rejet véhément. Aussi fugacement qu’elle était apparue, cette lueur indécidée sombra dans la pénombre alors que la lune se repliait derrière son tamis nocturne, tel un insecte glissant à l’abri du prédateur. Finalement, Desmond s'assura de ses coudes un appui confortable sur l'évier qui jusqu'alors supportait son poids. Son attitude aurait prêté aux sifflements tout aussi désobligeant si son ombre putride n’était pas irrémédiablement liée à chacun de ses pas. Ainsi prenait il une dangereuse allure de créature gargouillesque. D’une voix déformée par une joie incongrue, il ne se pressa pas pour répondre à son interlocutrice.

    Retrouvailles plutôt fidèles à ce que mon hippocampe colporte comme vestiges… Il y’a se dérober et respecter l’espace que nécessite tes nouvelles fonctions comme champ d'action…


Comment déblatérer pour meubler…Ses propos ne leurrait personne et n’en avait aucunement la propention, tout ceci ne ravivait que d’avantage ce qui avait été ; nuit ou la promiscuité de leurs galbes ne souffrait aucune frontière. Il avait la mine du gamin qui sait les sujets à venir et se tord les mains dans le dos dans l’appréhension. Sauf que ce gamin avait pour lui la prestance machiavélique des monstres qui couvent sous les lits, et en parlant d’ombre, elle poissait autour de sa silhouette comme une mère rappelle son fils à son sein. Il était encore possible que Junko évoqua ses méthodes quelques peu singulières dont nul autre que lui aurait pu prouver le coté pédagogique... Mais ils savaient tous deux que ce n'était pas l'orientation que prendrait cette discussion à l'heure ou la lune veille sur les confessionnaux.

    Et puis imagine donc, obnubilée par ma présence tu ne serais plus qu’une incapable, j’ai cru comprendre que c’est déjà presqu’ainsi que te considère tes collègues, je ne voudrais pas être le facteur qui ruinerait ta carrière, tu sais bien que je n’ai pas ce genre de prétentions…


Il se revêtit sans pudeur, ils s’étaient déjà détaillés dans de plus tendancieuses positions et se dirigea vers l’encadrement de la porte sans que ne le quitte son détestable sourire mutin. Il n’avait que faire de l’attardement d’autrui sur ses propos, lui même ne les balançai que par divertissement, tout point final avait pour but de clore tout souhait de d'éveiller chez lui un quelconque repenti, seuls les points de suspensions s'arrogeaient son attention.
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Message(ϟϟ) Sujet: Re: Au Voisinage Des Choses [Junko] Au Voisinage Des Choses [Junko] EmptyVen 25 Nov - 23:21

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    Retrouvailles plutôt fidèles à ce que mon hippocampe colporte comme vestiges… Et celui de la co-directrice ne pouvait qu'être d'accord avec son homologue Desmondien, alors que ses prunelles aiguisées finissaient l'inventaire des moindres recoins, ombres qui lui revenaient au fur et à mesure. C'était comme entendre un vieil air de musique ayant accompagné une partie de votre enfance, ou que vous auriez entendu une fois, dans une situation bien particulière. Ou bien la saveur perdue de cette madeleine imbibée de thé qui fondait doucement en bouche. Les images, les textures, les teintes revenaient, ainsi que les sensations. Sentant son épiderme frissonner alors que ses doigts se remémoraient la sensation d'effleurer la peau de cet homme, elle finit par écarter de nouveau ses fines lèvres: Il semblerait en effet qu'au moins ton enveloppe charnelle n'ait pas changé. Acquiescement à ses paroles, tout en nuances. La richesse de son verbe n'avait que pris en vigueur, ainsi que son esprit d'observation, comme ses paroles semblaient l'indiquer. Car si ses sens se souvenaient peu à peu, son esprit lui, se remémorait l'homme qu'il était réellement, celui qu'elle avait aperçu au-delà de ses mots parfois trop complexes pour être honnêtes, souvent justes, mais laissant transparaître qui il était, au fond, derrière son masque. Et en le croisant, le frôlant dans un couloir, il lui avait semblé percevoir autre chose. Elle n'aurait trop su dire ce que c'était exactement, mais son instinct ne la trompait jamais. Elle ne savait d'ailleurs plus exactement s'il s'agissait d'instinct ou simplement d'un prolongement de son sens de l'observation, qui s'était affiné avec le temps, devenant peu à peu une série de réflexes, de pensées déclenchées par telle attitude, tel mouvement, telle expression. Et, pour le peu qu'elle l'ait côtoyé, certes, elle pouvait affirmer de façon quasi certaine que Desmond avait changé. Il y avait quelque chose qui résonnait différemment quand il se mouvait, quand il regardait le monde. Elle ne savait pas. Mais elle avait bien l'intention de le savoir. Leurrée par son attitude première de s'accouder au lavabo, pause d'éphèbe grec par excellence qui aurait sans doute causé des sueurs froides à n'importe quelle adolescente aux hormones en ébullition, mais qui bien évidemment, la laissait de marbre -bien évidemment - elle s'imaginait avoir tout son temps pour percer son mystère.

    Il y’a se dérober et respecter l’espace que nécessite tes nouvelles fonctions comme champ d'action… T'ayant engagé, il me semble que je savais à quoi m'exposer. Mes nouvelles fonctions ne vont guère de pair avec l'idée de m'enfermer dans une tour d'ivoire sans qu'un collègue puisse m'approcher. Il se cherchait des excuses, et cela la surprit fortement. Il ne lui avait pas semblé homme à se plier aux convenances, ou en tous cas, il venait de décider de les laisser aux placards, s'apercevant, pour ce qu'elle avait déduit, que le carcan dans lequel on l'avait enveloppé, que les principes dont on l'avait abreuvé n'étaient que mensonges et faux semblants. Elle ne croyait donc pas un seul mot du fait qu'il respecte trop son statut hiérarchique pour ne pas oser l'approcher. Il y avait autre chose, il y avait forcément autre chose, et elle allait mettre le doigt sur ce que c'était. Cependant, il la prit de court en laissant glisser sa serviette. Non qu'elle fut femme à s'émouvoir de découvrir dans son champ de vision les parties d'un homme, surtout si elle avait déjà été en présence des susmentionnées parties, mais cela signifiait qu'il n'avait aucune intention de s'attarder. Pas vexée le moins du monde, elle sentait par contre sa curiosité naturelle la picoter doucement, au niveau de la nuque, alors qu'elle l'observait remettre ses vêtements, un sourcil légèrement froncé, semblant lui demander silencieusement ce qu'il fuyait. Mais elle ne dit mot, attendant finalement qu'il reprenne lui-même la parole, pour compléter cette explication plus qu'approximative, qui ne la satisfaisait même pas à moitié. Et puis imagine donc, obnubilée par ma présence tu ne serais plus qu’une incapable, j’ai cru comprendre que c’est déjà presqu’ainsi que te considère tes collègues, je ne voudrais pas être le facteur qui ruinerait ta carrière, tu sais bien que je n’ai pas ce genre de prétentions… Et effectivement, c'était plus que vaseux. Cette fois, le sourcil de la directrice avait commencé l'ascension de son front dans une moue qui signifiait cette fois clairement « te moques-tu de moi? ». et, par-dessus le marché, il se dirigeait déjà vers la porte, passant devant elle qui le regardait passer, droite comme la justice, sa peau de marbre se mariant à la perfection avec son regard de glace, revêtue d'une simple serviette. Elle n'esquissa pas un mouvement pour le retenir. Ce fut sa voix qui résonna contre les murs de la salle de bains, finalement. Tu me vois touchée par de telles attentions … si elles avaient été aussi honorables. Malheureusement, je crois que ton hippocampe a omis de te rappeler que je n'étais pas femme à me laisser faire avaler la première couleuvre venue, fut-elle enrobée de tout le miel du monde.

    Se détournant, elle passa dans son dos, s'approchant des lavabos. De ses mains blanches, elle tordit ses cheveux au-dessus de l'un d'eux pour les débarrasser de l'eau qui pouvait y rester. Les laissant sur son épaule, elle finit par se retourner de nouveau vers le fuyard. Elle n'aimait pas qu'un mystère lui passe sous le nez, et, qu'elle le veuille ou non, celui qui avait été une fois son amant en était devenu un. C'était une énigme qu'elle voulait déchiffrer, coûte que coûte. Disons qu'elle saurait s'y prendre. Elle parvenait toujours à ses fins, c'était connu. Et on ne lui résistait jamais longtemps. Et non, elle ne pensait absolument pas à se servir de son corps marmoréen qui luisait à la lumière de la lune, chaque gouttelette restant en place, scintillant doucement. Posant ses mains à l'exact endroit où Desmond les avait mises quelques instants auparavant, elle darda son regard de glace sur lui, qui n'exprimait rien, à l'instar du sien. Une discussion entre deux adultes intéressés par les mêmes choses, et ayant la même façon de voir le monde, en plein milieu de la journée, au milieu d'un couloir bondé, ou encore à table, au dîner, n'aurait jamais donné lieu aux médisances que tu incrimines. Il y en aurait peut-être qui auraient tenté une mauvaise blague, mais les étudiants ne pouvaient lancer une rumeur sur elle et l'ensemble des professeurs masculins de l'école. Quant à ses collègues … il n'y en avait qu'un seul qui se permettait ce genre d'affront, et elle savait exactement comment le gérer. Quand bien même, ce n'était pas le problème, et elle était persuadée qu'ils en étaient tous deux conscients. Tu ne m'aurais guère obnubilée, une conversation de temps en temps, ou même simplement une si ma présence ne t'est plus agréable, aurait suffi à me satisfaire. Il ne lui aurait pas fallu longtemps pour savoir ce qui se passait, pour dénicher le secret de ce mystérieux personnage, elle en était persuadée. Il fallait juste qu'elle ait une occasion, de pouvoir lui parler, l'observer … Et s'il ne voulait plus se confronter à elle, elle en serait peut-être très légèrement déçue, il était vrai qu'en l'engageant, elle avait également compté sur un interlocuteur de qualité (et non à un partenaire sexuel, comme d'autres pourraient le prétendre), mais elle se remettait plutôt rapidement. Ce n'était pas exactement le genre sentimental, pour ceux qui ne l'auraient pas encore noté. Elle finit par conclure, le regard droit, par ce couperet: Et la meilleure preuve que cette raison est seulement factice ? Il me semble qu'il n'y a personne d'autre que nous deux à cette heure-ci en ces lieux. Personne pour nous voir et tirer des conclusions hâtives qui pourraient mettre en danger ma carrière qui semble tant te tenir à coeur. T'ai-je donc laissé un si mauvais souvenir ? Ou fuis-tu, Desmond, pour une toute autre raison ?
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